mercredi 5 décembre 2012, par
Qui fait quoi dans un groupe ? C’est en tous cas une question qui mérite d’être posée dans le cas de Menomena. Sachant que Brent Knopf avait quitté le navire pour poursuivre avec le succès qu’on sait la route avec Ramona Falls, on pouvait décemment craindre pour le duo restant Justin Harris et Danny Seim, amis d’enfance et créant ensemble depuis plus de dix ans maintenant. Pourtant, pour ceux qui n’auraient pas capté la nouvelle, rien ne permet de déceler le moindre manque sur le quatrième album de Menomena.
Même s’il m’aura fallu pas moins de trois mois pour venir à bout de cet article, j’ai tout de suite retrouvé mes marques chez ce groupe pour lequel j’avais craqué il y a six ans déjà. Sans doute faut-il plus de temps pour l’appréhender et en parcourir tous les méandres, même si on sait être client de cette musique troublante et inclassable, intense et hachée. Sans doute peut-on déceler un peu plus d’électricité (Capsules), et trouver moins de gimmicks. La luxuriance est bel et bien là sur Pique. On y retrouve tout, la densité, les ruptures, la douceur, la facilité mélodique, un solo de guitare acide et le sax baryton qui nous rappelle plein de bons souvenirs chez eux. Comme beaucoup de faux branleurs, ce sont de sacrés bosseurs qui arrivent à créer de l’harmonie dans le chaos.
On retrouve sur Heavy As Heavy Does une autre tendance, leur mélange de mélancolie et de folie à la fois. Pour la première fois, je pense au Pink Floyd de The Piper At The Gates Of Dawn, celui où la créativité de Syd Barrett s’exprimait encore en format court. C’est seulement une filiation (le thème de la filiation est très présent sur cet album) lointaine, la musique de Menomena ne pouvant se comparer qu’à elle-même. La voix de semble quant à elle plus proche de celle de Damon Albarn.
L’enchainement des trois premiers morceaux est assez irrésistible et fatalement ils ne peuvent pas tenir ce rythme trop élevé. Mais ce n’est pas grave, cette impression ne dure que les premières écoutes, et on entre progressivement dans tous les morceaux, absolument tous. Ils se sortent bien de la longueur de One Horse. Les violons viennent renforcer l’aspect lancinant. Encore une belle réussite dans la catégorie ‘chansons de fin d’album’. Ce qui prouve si besoin en était que le style Menomena peut prendre ses aises, et que sans rythmique présente, leurs morceaux peuvent rester attachants.
Le départ d’un membre de Menomena est finalement une bonne chose, puisqu’on peut maintenant compter sur deux formations attachantes, produisant chacune des albums de qualité comparable. La division cellulaire a fonctionné, le charme de Menomena opère encore.
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Toujours aussi (...)
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