Accueil > Critiques > 2013

Wooden Wolf - 14 ballads Op​.​1

dimanche 24 mars 2013, par marc

Apposons le sticker


Si je vous dis « Strasbourg », il est probable que la première idée associée ne soit pas la musique folk. Et à l’opposé, si vous écoutez cet album, il est probable que ça ne vous évoque pas l’Alsace. C’est ça aussi la magie de la musique. Notre époque de large diffusion est propice à la découverte de trésors cachés comme celui-ci. Et si on espère qu’il restera caché le moins longtemps possible, je me trouve face à un petit trésor.

Evidemment, cet artiste français compose et interprète une musique qui navigue dans les eaux de beaucoup de choses qu’on aime beaucoup. Difficile de ne pas penser à Elliott Smith sur le premier morceau, et We Can’t Find The Light pourrait figurer sur un album de Sophia, mais avec un bruissement de guitare en fond qui installe une vraie tension. Ça peut être carrément déchirant (Horses In The Storm), sur fond d’orage. La guitare est simplissime, c’est à la voix de se vider les tripes. Il y en a qui le font mieux que d’autres, qu’on ressent plus fort que d’autres. Je vous laisse avec cette constatation un peu plate, mais ce n’est pas vraiment mon esprit qui est sollicité, mais une empathie naturelle avec ce son charnel.

En tendant l’oreille, on captera au passage quelques allusions à Dylan sur fond de bruits d’eau (Interlude #3 - So Long). Il y a d’ailleurs plusieurs interludes, qui vont du fragment de folk dénudé.

Le reproche fréquent fait aux francophones d’un accent qui trahit n’a ici pas lieu d’être. De mon point de vue en tout cas, il fait parfaitement illusion, et c’est heureux. Rien ne vient dont ternir le tableau de cet album plutôt long qui se termine par un morceau d’une ampleur rare, avec violon et tout ce qu’il faut pour que la tension s’installe. A l’opposé, il suffit de peu de chose pour emporter l’adhésion, comme l’imparable l’arpège de Dull Is The Sting.

On a réfléchi depuis longtemps à la possibilité d’ajouter un sticker ‘conseil’ aux critiques. Maintenant que la rédaction se réduit à peu de chose (en gros, votre serviteur), la variété serait moins là. Il n’en reste pas moins que quand j’entends des albums comme celui-ci, je m’empresse de faire passer le mot. Considérez donc le sticker comme apposé.

http://thewoodenwolf.bandcamp.com/
http://www.gogoyoko.com/album/_14_ballads_Op1

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

6 Messages

  • Bright Eyes - Kid’s Table EP

    On a toujours apprécié les EP complémentaires, en tous cas bien plus que les rééditions augmentées sensées nous faire passer deux fois à la caisse avec du matériel connu. Les 29 minutes de ce Kid’s Table se profilent donc comme le prolongement idéal du Five Dice, All Threes de l’an passé.
    Assez logiquement, il pratique la même veine riche et ample qui nous avait plus. A cet égard, la plage (…)

  • Elie Zoé - Shifting Forms

    Sur le nom d’Elie Zoé n’a pas encore figuré sur ce site (à l’exception de trois brèves), on peut tout de suite le raccrocher à l’équipe de Coilguns. C’est en effet avec son collaborateur de toujours Louis Jucker qu’il a constitué un studio d’enregistrement pour ce nouvel album et le batteur Luc Hess est également de la partie. Constitué de récupération et situé chez Humus Records, cet (…)

  • Marissa Nadler – New Radiations

    Si les évolutions du style de Marissa Nadler se sont faites par petites touches, elles ont été manifestes au long des dix albums (tous critiqués par nos soins depuis le premier) et continuent. Mais le chemin n’est pas linéaire non plus, cet album ne se plaçant pas dans la lignée directe de son prédécesseur (The Path of The Clouds) tout en ne revenant pas non plus à ce qui a précédé.
    Après (…)

  • Kevin Galland - In The Silence Between Worlds

    Les énervés suisses de Coilguns sont décidément déconcertants. Outre les albums de leur groupe de base qui a pu nous réjouir, ils ont en sus de passionnantes carrières parallèles qui s’éloignent de l’épicentre dans des directions différentes. Encore plus radicales avec Trounce, expérimentale mais plutôt pop avec Louis Jucker, presque folk avec Elie Zoé (on en reparle à la rentrée) et (…)