mercredi 17 avril 2013, par
Ne vous est-il jamais arrivé de penser que ce serait bien de vous replonger dans votre passé avec votre expérience actuelle ? Ce que vous changeriez, ce dont vous profiteriez encore mieux ? C’est d’ailleurs une trame souvent utilisée en cinéma, de Camille Redouble à Peggy Sue Got Married. Wire a donc fait un peu ça, déterrant d’anciennes compositions pour leur donner des atours modernes. Par modernes, il faut comprendre qu’ils correspondent plus à ce que fait le groupe trente ans plus tard.
On peut prendre le point de vue du documentaliste ou à l’opposé celui du béotien qui découvre cet album par hasard, entre un download d’Asaf Avidan et le stream du dernier Depeche Mode. Comme souvent, je me situe sur la médiane (et pas parce que je n’ai écouté aucun des deux exemples présentés) parce si j’ai une longue affinité avec les trois premiers chefs d’œuvres déjà mentionnés, je n’ai pas eu le courage d’aller écouter Document and Eyewitness (live d’époque un peu confidentiel où figurent les premiers jets des morceaux de ce Change Becomes Us) et comparer en mode piste-par-piste.
Ce qu’on peut en dire en tout cas, c’est que Wire n’est pas devenu nostalgique. On le savait déjà, il est impossible de les soupçonner de cynisme et puis ils n’ont jamais fait des tournées pour rejouer d’improbables tubes au kilomètre. Vous aurez donc compris qu’ils n’ont pas fait un album à insérer entre Pink Flags et Chairs Missing. D’ailleurs, Doubles & Trebles aurait pu figurer sur un des deux derniers albums sans qu’il paraisse le moins du monde incongru.
Quelle est la part de la composition et de l’arrangement dans l’agencement final d’un morceau ? La question est légitime ici tant on perçoit que malgré le contexte radicalement différent ces secousses et les morceaux restent bien évidemment très compacts. Ces morceaux ont germé quand le groupe et la musique autour était en mutation complète. On imagine que restaurés à des moments différents, on aurait entendu des résultats assez éloignés de ce qu’on entend ici.
Je préfère souvent ce qu’ils arrivent à faire des plus rentre-dedans (Stealth of a Stork ou Love Bends), qui ont une tension due au creuset originel amplifiée par le son pernicieusement abrasif que pratique Wire de nos jours. Certaines structures restent frustes, n’oublions pas qu’on venait à peine de sortir du bouillonnement punk. Cet album ne se conçoit donc pas entièrement le doigt dans la prise comme en témoigne les très lents Re-Invent Your Second Wheel ou B/W Silence. Leur son dense ne laisse pas trop retomber le soufflé, mais on ne peut pas dire non plus que ce sont des sommets. Time-Lock fog par contre est un morceau insidieux, qui vous emporte dans un faux rythme
D’accord, Wire ne se compare qu’à lui-même, mais je me demande. Est-ce scandaleux si le ton ironique d’& Much Besides m’a rappelé les Sparks ?
De vain a priori, l’exercice se révèle assez passionnant au final. Tant par les morceaux que le cheminement. Allons même un peu plus loin. Cet album ne fera pas date comme les trois premiers parce que bon, la période n’est pas la même, mais dans l’échelle des albums de Wire, on peut dire que c’est un bon cru, meilleur qu’un Red Barked Tree qui au final ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. C’est dans les nouvelles casseroles qu’on restaure le mieux les vieilles soupes (proverbe en cours d’homologation).
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