Accueil > Critiques > 2013

Goldheart Assembly - Long Distance Sound Effects

samedi 24 août 2013, par marc

Il y a une vie après les seventies


C’est presque statistique, tous les groupes ne peuvent pas décevoir, tourner en rond ou quitter notre radar. Il est obligatoire que des albums nous surprennent positivement, viennent transcender un souvenir sympathique mais pas mémorable. Vous aurez compris que c’est dans cette catégorie qu’on retrouvera le second album des Londoniens de Goldheart Assembly.

Premier élément de changement, le rock teintées seventies est certes toujours présent, mais présenté dans des atours différents. Billy In The Lowground est plus proche d’un Grizzly Bear qui aurait limé ses griffes. C’est peut-être un peu plus doux, mais les ressurgissements de guitares sont assez typiques de groupes comme Department of Eagles.

Par moments, ce pourrait être le rock planant de notre génération de cruise control. La virée cheveux au vent moite est maintenant remplacée par une efficace climatisation. Pas d’assauts libérateurs lysergiques pour The Idiot, mais un morceau qui trace sa route, qui trace la route, une légère mélancolie de soleil couchant qui reste tenace. Et on se rappelle qu’on avait autrefois aimé quand Supergrass prenait la route. On ressent ça aussi pour le plus linéaire Into Desperate Arms.

La voix, haut perchée, donnera une coloration à certains morceaux, et on ira chercher chez la dernière génération de groupes Sub Pop des points de références comme Fleet Foxes (Linnaeus) ou The Shins (troublant sur Sad Sad Stage). De ces derniers ils ont accaparé la même voix haute noyée d’écho, la même complexité qui se donne des airs d’accessibilité, ces mêmes mélodies qu’on écoute facilement sachant qu’on ne pourra jamais les reproduire. Ils ont aussi prévu des petites douceurs comme Harvest In The Snow (plus proche de leurs compatriotes de Leisure Society) ou Stephanie And The Ferris Wheel dont la fin symphonique annonce le feu d’artifice final de Bird On a Chain.

Après un premier album qui sentait bon le retour de l’insouciance seventies, Goldheart Assembly s’est concentré sur ses morceaux plus que sur un style préconçu. Ce qui fait de ce second essai un album bien plus cohérent et agréable de bout en bout.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • The Divine Comedy – Rainy Sunday Afternoon

    Découverts la même faste année 1994, Pulp et The Divine Comedy constituent toujours des repères 31 ans (ouch...) après. Le hasard veut qu’ils nous reviennent tous deux en 2025, dans une bonne forme qui semble imperméable au passage du temps.
    Le côté résolument hors du temps, hors de ce temps plutôt, facilite sans doute la prise d’âge de la musique de Neil Hannon. Le talent faisant le reste. (…)

  • Pulp – More

    Non, je n’aurais jamais pensé critiquer l’actualité d’un groupe comme Pulp (on en avait parlé ici pourtant). On craint d’ailleurs souvent ces retours venus de nulle part tant la fibre nostalgique permet de plans marketing. Personne ne pense une seconde qu’Oasis se reforme sur des bases artistiques et pour proposer du matériau neuf et excitant.
    C’est dans ce contexte un peu suspicieux que (…)

  • Snapped Ankles – Hard Times Furious Dancing

    Dansante et hédoniste, la musique de Snapped Ankles se veut une distraction volontaire, un mécanisme de survie assumée plutôt qu’un aveuglement négation. Et c’est vraiment vital ici et maintenant. La danse comme manière de rassembler et d’évacuer. Pourquoi pas, surtout que ça n’inhibe pas l’action par ailleurs.
    Surtout que sur le cinquième album de la formation londonienne n’est pas (…)

  • Squid – Cowards

    En matière de critique, tout est question de perception. Certes, on tente de définir le contexte, de placer une œuvre dans une époque au moment où elle se déroule (oui, c’est compliqué) mais souvent, on essaie en vain de définir nos affinités électives. Et puis si on n’arrive pas à expliquer, rien ne nous empêche de partager. Ainsi, on a adoré tout de suite ce que faisait Squid. En alliant (…)