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The Imaginary Suitcase - Full Moon Fever

mercredi 13 novembre 2013, par marc

Le plaisir de l’artisan


Quelques mois seulement après vous avoir parlé du premier album de The Imaginary Suitcase, voilà déjà son successeur. On ne peut donc vraiment pas taxer Laurent Leemans de paresse. Quant au contenu, eh bien il faut convenir que le principal attrait reste la voix de Laurent. La versatilité et le goût des découvertes est lui aussi toujours là.

Cet album est encore une fois assez dépouillé mais pas nu, la voix se suffisant à elle-même. Cette relative sècheresse convient en tous cas à tous les styles abordés ici, de l’alternatif premier morceau à la cold-wave rehaussée de violon à Is It He. Mais accommode aussi fort bien la douceur de la sobre reprise de Perfect Day présente sur la version augmentée de l’album. N’allez pas y voir un quelconque opportunisme, ce morceau est sorti bien avant le décès de Lou Reed.

L’accent de la madame de Bonny At Morn est un peu spécial. La mélodie en est assez ancienne, ce qui nous rappelle un peu la veine de La Vierge Du Chancelier Rolin. Pas la peinture de Jan van Eyk, le nom du groupe dont Laurent Leemans était chanteur. Cette élégance rehaussée de violon est également disponible en français (Pour Une Passante) et sur la jolie ballade Every Little Thing.

Oui, ça part un peu dans tous les sens quand on détaille les genres, de la balade presque celtique à quelques inclinaisons cold ou de l’americana de chez nous. Il y a même un Carnage Visors de 10 minutes, entre délire de Bauhaus et Cure inédit. Ça s’appelle Where Are We ? La voix grave est évidemment assez à l’aise dans cet exercice, et plus en évidence que dans le fausset de Moonlight On The Water qui est pourtant bien maitrisé. Pourtant, cet éclectisme n’est jamais déconcertant.

On le voit, c’est toujours la variété qui domine chez The Imaginary Suitcase, le liant venant surtout de la voix et d’une production plutôt sèche qui ne cède pas aux sirènes de la course aux armements. C’est de l’artisanat dans le sens noble du terme, celui de l’amour du travail bien fait et des expérimentations qu’on ose à la lisière de son art pour sonder toutes ses propres possibilités.

C’est en écoute et en achat ici :
http://theimaginarysuitcase.bandcamp.com/
http://www.theimaginarysuitcase.be/

    Article Ecrit par marc

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