lundi 17 mars 2014, par
Quand le temps passe, ou quand la mémoire manque, il est toujours bon de d’utiliser des béquilles informatiques. Qui rappellent, par exemple, que j’avais parlé d’un album de Barzin il y a plusieurs années. Ce qui m’avait marqué à l’époque, c’était une troublante ressemblance avec Spain.
Disons-le tout de suite, cette filiation tient toujours, reste pertinente, mais l’interprétation qu’on peut en avoir va sensiblement différer. Je m’explique. En 2006, Spain n’avait plus rien produit après ses trois premiers albums, dont on avait d’ailleurs fort opportunément oublié le troisième. Comme toute musique qui avait marqué un style, elle semblait un peu insurpassable. Depuis, ils se sont plus ou moins plantés avec The Soul Of Spain, ce qui relativise les choses. Hasard du calendrier, la bande à Josh Hadden revient avec un autrement plus convaincant Sargent Place dont on vous parlera très bientôt. Et surtout, Barzin a affiné sa personnalité, et donne de très bonnes raisons de s’attarder sur son cas.
C’est surtout la confrontation entre la voix douce et les arpèges très clairs qui ramènent immanquablement à Spain mais on arrive aussi très facilement à oublier ces souvenirs pour profiter de l’instant. Dès les accords de piano du premier morceau, la douceur est installée, on s’en enveloppe déjà. Dès la première écoute, on sent deux choses : qu’on va bien aimer ça et qu’on aura du mal à en dire grand’ chose. Mais ce n’est pas grave, c’est le plaisir de l’auditeur qui prime la confusion du critique.
Tempo lent, batterie très simple et légère, piano, cuivres discrets en fond, Fake It ‘till you Make It passe en revue toute la palette de moyens du Canadien. Cette musique délicate n’aime pas trop appuyer ses effets mais reste suffisamment intense pour ne pas se laisser oublier trop facilement. Il faudra donc laisser cet album venir à vous, pour que la douceur de Without Your Light vous accueille. Le petit côté jazzy d’In The Dark You Can Love this Place apporte un petit brin de variation, avec un peu de steel en fond
Il arrive parfois que la longueur d’une critique soit inversement proportionnelle au nombre des écoutes. Vous l’aurez compris, la musique fouillée et simple à la fois de Barzin est de celles qui peuvent remplir un quotidien sans alimenter les conversations. Et finalement, c’est sans doute la plus belle de ses qualités.
S’il n’est pas immédiatement associé à une scène folk historique, le pédigrée de Rufus Wainwright ne laisse pas de doute. Il est le fils de Loudon Wainwright III et Kate McGarrigle (chanteurs folk proches de la scène de Laurel Canyon) après tout et tant qu’à rester en famille ses sœurs Lucy et Martha sont là, sa tante Anna McGarrigle aussi. Mais ce n’est pas vraiment un album familial pour autant, il y a (...)
Oui, Clara Engel nous revient déjà. Mais c’est surtout parce qu’il nous avait fallu du temps pour faire le tour de Their Invisible Hands. On connait maintenant l’univers de l’artiste canadienne et on se sent tout de suite chez nous. Eloge de la lenteur, du recueillement, il pousse à la contemplation et à reprendre le contrôle du temps. Donc il faut aussi la bonne disposition. Tout comme on n’entre pas (...)
On ne va pas se mentir, il faut une petite adaptation à l’entame de ce nouvel album de Dan San. Eux qu’on avait vu évoluer d’un folk ample à un folk puissant avant d’incorporer des éléments plus psychédéliques. La trajectoire vers toujours plus de légèreté ne sera pas infléchie par ce troisième album.
Les voix ne sont plus aussi typées, même si elles poussent encore parfois à l’unisson. On pense même (...)
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient (...)
Dans une ère où toutes les émotions sont passées sous l’éteignoir d’une production qui lisse, il est plaisant de rencontrer des voix (forcément) discordantes comme celle de la Néo-Zélandaise Sarah Mary Chadwick sur son huitième album solo. On se frotte d’emblée à ce ton naturaliste et direct qui n’est pas sans rappeler Frida Hÿvonen. Frontal donc, d’une sincérité qui peut aller jusqu’au malaise. La dernière (...)
Une limitation connue de la critique est qu’elle intervient à un temps donné, dans un contexte. Or on sait que les avis ne sont jamais constants dans le temps. Ainsi si I am a Bird Now a beaucoup plu à l’époque, on le tient maintenant comme un des meilleurs albums de tous les temps, tous genres et époques confondus. Cette proximité crée aussi une attente quand que les Jonsons sont de nouveau de la (...)
Quand on a découvert Jungstötter, c’était presque trop beau pour être vrai. En se situant aux confluents de tant de choses qu’on aimait comme Patrick Wolf ou Soap&Skin (dont il a assuré les premières parties) ou Anohni, il a délivré avec Love Is un de nos albums préférés de ces dernières années. C’était aussi l’occasion de retrouver des collaborateurs talentueux comme P.A. Hülsenbeck qui d’ailleurs est (...)
Généreuse dans l’effort, Lana Del Rey l’est certainement, et il faut l’être pour livrer aussi régulièrement des albums aussi consistants. Surtout s’ils sont entrecoupés de recueils de poésie. Maintenant, on peut s’affranchir d’un rappel des faits précédents. On remontera juste jusqu’au formidable Noman Fucking Rockwell ! pour signaler qu’il y a eu deux albums jumeaux en 2021 qui l’ont vu à la fois revenir à (...)