lundi 16 juin 2014, par
Coup de tête
Tout comme certains tatouages faits sur un coup de tête semblent lourds à assumer quand on prend de l’âge, un nom de groupe stupide aide à se faire connaitre mais peut bien vite ne plus être adéquat quand le ton se fait plus sombre. Clap Your Hands Say Yeah était un nom parfait pour le premier album, ovni d’une fraîcheur inouïe en 2005. Mais avec le temps qui passe, le propos se fait de plus en plus sombre. Il a fallu du temps pour que le groupe passe ‘de l’autre côté’. Voyant comme les groupes excitants de l’époque ont évolué, ceci est presque miraculeux. On ne se doutait pas en écoutant le premier album de Clap Your Hands Say Yeah qu’on en prendrait pour 10 ans.
Le premier morceau est un peu lourd, lancinant, et on se dit qu’à part leur très hors-normes premier album et ses tubes sautillants, c’est ce qu’on préfère chez eux. Ils suivent en fait plus la voie d’autres majors de la promo 2005, Wolf Parade. Dan Boeckner avec les Handsome Furs, Spencer Krug avec les deux premiers albums de Moonface. Toutes proportions gardées, ce pourrait être pour Alex Ounsworth (le chanteur étant un des deux survivants du line-up de base avec le batteur Sean Greenhalgh) l’équivalent d’Heartbreaking Bravery (Cover Up qui termine l’album comme le faisait le terrifiant Let Your Cheek On Down). Ou alors leur Disintegration (As Always). Ce que du reste on avait déjà identifié sur leur album précédent.
Les synthés sont donc de la partie et souvent mis en avant. Mais ce n’est pas dans un but vintage mais pour conférer encore plus de puissance. Coming Down (avec Matt Berninger) ou Little Moments sont de grands et forts morceaux. Le gimmick de Beyond Illusion pourrait être joyeux et festif, mais le reste du morceau ne l’est vraiment pas et cet éloignement avec les morceaux sautillants de leurs débuts est maintenant consommé. Il reste cependant des mélodies, ce qu’on apprécie toujours (Only run)
Your Advice montre qu’ils ne peuvent pas tout réussir, cette déclamation sur fond de synthés est un peu inutile. Blameless est aussi une déclinaison d’autres morceaux plus réussis mais ces morceaux s’intègrent très bien à l’album.
Sur la longueur, c’est sans doute aucun ce qu’ils ont fait de mieux depuis leurs débuts. Franchement, vous auriez cru ça de 2014, vous ? C’est en tous cas une de mes bonnes surprises de ce début dans la catégorie ‘retour improbable’. Certains tatouages vieillissent bien après tout.
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