samedi 26 juillet 2014, par
Encore une petite séance de rattrapage mêlant d’anciens amis et des découvertes recommandables. On reste dans la ligne éditoriale quoi...
Sur le site de Peter Piek, vous trouverez évidemment de la musique mais aussi de la peinture. Plus qu’un hobby parallèle, cette expression graphique semble consubstantielle à sa musique. Mais tout ceci est théorique, on ne décèle pas à l’écoute du troisième album de l’Allemand la moindre trace d’abstraction qui lui semble naturelle en dessin.
Au contraire même, c’est un album assez classique et fort plaisant qu’il nous propose. Principale source d’étonnement et d’intérêt, sa voix. Souvent haut perchée, elle lui sert à trousser de jolies mélodies (Left Room) mais on peut la préférer dans un registre plus bas, quand elle fait penser au ton blasé de Destroyer (la douceur de Girona).
Oui, il chante aussi en Allemand sur Analyse où je comprends vaguement qu’il boit seul (ce qui n’est pas bien, Peter), voire même en chinois, mais c’est évidemment l’anglais qui domine largement, pouvant se faire plus léger (Cut Out The Dying Stuff), voire trop léger (Left Room).
Ca pourrait être plus policé comme du Tom Odell mais dans ces timbres un peu rauques, on frôle d’un peu loin l’intensité de The Veils. Pourtant, on vous parle surtout de cet album pour le magnifique morceau livré en toute fin d’album. Brooklyn Lullaby vient donc mettre un bien beau point final à cet album qui montre une jolie versatilité.
http://peterpiek.bandcamp.com/album/cut-out-the-dying-stuff
http://www.peterpiek.com/
Burning Mirror des Américains de Trophy Scars nous ramène quelques années en arrière (en fait, plein d’années), celles ou Faith No More était encore un groupe à suivre. Les chœurs de Qeres et les changements de rythme constants facilitant ce rapprochement. On se rappelle donc qu’on a beaucoup aimé ça mais que l’habitude s’est perdue d’entendre un chant aussi gueulant. Pour vous livrer le fond de ma pensée, j’ai maintenant beaucoup de mal à supporter ça sur un morceau comme Hagiophobia.
Fort heureusement, cet album ne se limite pas du tout à cet aspect burné et même les voix ont le bon ton d’être variées, pour rappeler souvent une version plus virtuose de Man Man (ou Mr Heavenly). Attendez-vous à la même solidité, mais la folie est plus canalisée. Par contre, la puissance est bel et bien là très impressionnant Crystallophobia), s’appuyant sur une batterie bien musclée (Vertigo). A l’inverse, ils peuvent laisser un clavier reposer Every City, Vacant voire proposer un morceau plus lent mais à l’intensité soufflante (Everything Dissapearing) qui pourrait entrer par la grande porte dans la grande famille des ‘morceaux de fin d’album’ (sauf qu’il en reste un après).
On ne s’attend pas à un album aussi solide et bien fini d’un groupe qu’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam (il existe pourtant depuis 2002), signe s’il en était besoin de l’estompement des lignes entre musique largement diffusée et confidentielle. Si le rock puissant et intense est ce que vous aimez, voici une proposition qui sort des sentiers battus.
En tant que musicien, Yann Tiersen semble avoir aussi plusieurs vies. Depuis trois albums, il a changé de cap et plongé dans des eaux plus sombre pas toujours éloignées des ambiances post-rock (la guitare distordue en moins). On l’a donc vu venir et il ne nous cueille pas à froid avec cet Infinity.
L’emploi de la langue des Feroë peut évidemment sembler un peu gadget mais se fond bien dans la musique d’Ar Maen Bihan qui a la bonne idée de repartir en eaux plus profondes. Ce sera une des seules incursions un peu plus loin du port. Certes, l’accent exotique apporte un plus, mais comme les textes ne sont que déclamés, l’apport n’est pas manifeste. Parfois même, on constate un décalage entre la mélancolie des morceaux et un chant qui aurait mieux été à la joyeuse bande d’I’m From Barcelona. Malgré le renfort d’Aidan Moffat, ça manque un peu d’enjeu et c’est trop joli pour pas beaucoup d’émotion
On l’aime bien, Yann Tiersen, alors on lui doit la vérité. On n’a pas beaucoup vibré à l’écoute de son dernier album. Sa tendance post-rock vient sans doute de trouver son point de non-retour. Dust Lane était très bien et intense, Skyline un peu moins et celui-ci confirme la tendance à la baisse. On sait qu’il a de la ressource, et peu exceller dans bien des compartiments de jeu, donc on attend son prochain revirement qui devrait le relancer.
A ce stade, on a parlé de presque tous les instruments en solo. Guitare bien sûr, violon avec des artistes comme Sarah Neufeld, batterie avec Anthony Laguerre, trompette avec Alan Regardin. Voici donc une tranche de basse. Le son d’une basse est différent d’une guitare, certes, mais l’utilisation peut être sensiblement identique, même si dans le cas de Ludovic Gerst, le jeu peut se faire avec (…)
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