lundi 13 octobre 2014, par
J’ai d’une manière générale respect et admiration pour les artistes et une affection toute particulière pour ceux qui me touchent sans connaitre l’immense renommée qu’ils me semblent mériter. Parfois même des anecdotes viennent encore renforcer ce lien. Ainsi, Snowden avait littéralement bravé la montagne et la neige pour assurer un set à minuit un jour de semaine. ll y avait à l’affiche ce soir-là Malajube et un groupe du coin qui n’avait que trois morceaux sur son Myspace (oui, c’était il y a longtemps), Fleet Foxes. Belle époque quand j’y repense (j’ai raconté ça ici).
Il y a quelques années, le nom de Snowden évoquait un groupe d’Atlanta quand Anti Anti a eu un petit succès critique. Ou plutôt, comme peu de monde ne le connaissait, n’évoquait pas grand’chose. Depuis évidemment, le patronyme est celui du geek libertaire le plus connu de la planète. Sans doute que ça n’a rien à voir avec la sortie vraiment discrète de ce second album. Et malgré ça, j’avais bien identifié l’EP Soft Syrup mais pas du tout vu passer cet album sorti en 2013. Les 5 titres de l’EP figurent d’ailleurs ici, dans des versions légèrement différentes. Le label qui sort tout ça est Serpents & Snakes, fondé à Nashville par les Kings of Leon pour promouvoir les artistes en qui ils croient.
Et les raisons de croire en Jordan Jeffares, le seul auteur à la manœuvre ici sont légion et elles n’ont pas changé. No One In Control est en tous cas parfaitement maitrisé, et propose déjà une montée. Il faudra aussi patienter un peu pour retrouver une intensité équivalente aux puissants Counterfeit Rules ou Black Eyes. Cette musique reste discrète, un peu distante. C’est ce qui peut susciter des rapprochements avec le mouvement post-punk et cold. Mais ce n’est pas que ça, la discrétion et l’intime font partie de son âme, et on y plonge moins facilement, que, disons, chez The XX. Mais la fin de Not Good Enough s’approche pourtant pas mal des climax discrets du passé. So Red aussi présente ces mêmes plaisirs
La voix et le ton un peu distants de Jeffares semblent porter toute la lassitude du monde, pourtant cet album est absolument tout sauf geignard et il porte en lui une énergie communicative. L’aspect noisy/shoegaze des concerts par contre n’est pas visible, c’est une source d’énergie qu’ils réservent à la scène, même si on retrouve un peu de distorsion de bon aloi sur le plus lent No Words No More. Il reste cependant toute cette lourdeur qu’on aime sur The Beat Comes ou encore le lancinant Keep Quiet.
Il semblerait que cet album n’ai pas eu un écho énorme et c’est évidemment dommage. Mais c’est cette discrétion, cet effacement qui paradoxalement rend cette musique si différente, si touchante. No One In Control semble porter tout le poids du monde mais on sent qu’il s’agite, qu’il convoque de la distorsion pour le plaisir de ceux qui y prêteront l’oreille. Snowden produit des merveilles mais n’assure pas la livraison, à vous d’aller chercher ces pépites comme j’ai eu le plaisir immense de les trouver.
Dans les membres de la même promotion, I Love You But I’ve Chosen Darkness revient également.
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