lundi 9 mars 2015, par
Il est sans doute compliqué de réaliser en 2015 quelle découverte fut le premier album solo de Björk il y a 22 ans. A une époque où la notion de modernité était plus importante qu’elle ne l’est devenue, on a compté beaucoup sur l’ancienne chanteuse des Sugarcubes. Et on a eu raison. Son huitième album la confirme comme une valeur sûre, comme une artiste consciente de son statut et montrant une vraie volonté d’évoluer et d’avancer, même si les tics sont encore bien présents.
Il faut bien l’avouer, je n’ai pas toujours suivi l’Islandaise dans tous ses délires, dans toutes ses envies, au point même de faire l’impasse sur Biophilia. Mais l’occasion était belle de raccrocher le train, de reprendre le cours de sa discographie.
Ce Vulnicura se présente comme un album en deux temps, séquencé comme une progression. Cohérent dans le son de bout en bout, il commence par une série de morceaux qui reposent essentiellement sur des cordes soyeuses. Et sur Stonemilker on retrouve un joli mélange entre sa voix toujours caractéristique et une limpidité qui nous rappelle de bons souvenirs, ceux de son excellent Homogenic par exemple. Certes, on n’est pas au niveau de Yoga ou Bachelorette. Lionsong est aussi dans la même veine, avec des cordes qui semblent plus tenir de Disney qui subirait les derniers outrages qu’à de l’expérimentation pur jus.
La cohérence de la première partie rend quelques morceaux un peu plus uniformes (History Of Touches). Il faut attendre Black Lake pour qu’un peu de variation vienne perturber cette agréable mais placide balade. A partir de là, l’album bascule. Les morceaux peuvent commencer plus placidement avant de devenir plus rudes.
C’est à ce moment qu’on se rappelle que la production de cet album a été confiée au Vénézuélien Arca. Cet artiste prometteur a visiblement formé une belle équipe avec Björk et le résultat se place de façon assez naturelle dans la lignée des sept albums précédents.
Il faut le dire aussi, cette musique qui devient de plus en plus âpre risque de voir le peloton s’amoindrir lacet par lacet. Parce que fidèle à sa réputation, Björk n’a pas pu se résoudre à ne livrer qu’un album facile. C’est à la fois la bonne et la mauvaise nouvelle. Bonne parce qu’elle ne s’abaissera jamais à faire du joli, du décoratif. Mauvaise parce que Mouth Mantra amène une certaine irritation. On a beau retrouver avec plaisir Antonysur Atom Dance (il était déjà là sur Volta), ces délires restent assez froids, hiératiques et imperméables à l’émotion. Le monde a changé depuis 1993, et de nos jours quelques artistes arrivent à mêler le feu et la glace de façon plus moderne. On pense à St Vincent par exemple.
Non, on n’a pas perdu Björk. Elle arrive toujours à trouver des collaborateurs pour relancer sa passion, pour se frotter à d’autres tempéraments. Son travail avec Arca nous vaut donc un album cohérent, qui évolue du plus doux au plus dur, de cordes qui rappellent Homogenic à quelques passages plus rudes qui ne suscitent pas énormément d’émotion. Elle arrive donc à créer de la variation à l’intérieur se son système qui lui n’évoluera vraisemblablement jamais.
On a déjà exprimé nos sentiments contradictoires pour cette artiste qui ne l’est pas moins. Elle est aussi comme ça, entre figure qu’on pourrait rencontrer dans un pub et art contemporain. Et sa musique le reflète aussi, avec des tendances disco directes mais toujours tordues.
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