mercredi 27 mai 2015, par
Dans un monde bien fait et dénué d’aléas techniques, ces critiques auraient paru avant le Dunk ! festival qui a eu lieu à Zottegem entre le 14 et le 16 mai. Mais bon, c’est seulement maintenant que je peux vous donner des avis sur des groupes que vous y avez peut-être vus. Un groupe du cru complète le menu du jour.
Non, ce n’est pas le premier groupe de post-rock Australien dont on vous parle puisqu’il a déjà été question de Sleepmakeswaves. Comme tout est dans tout, Solkyri a déjà accompagné ce groupe en tournée.
Gros tempo dès le début, roulement de batterie, le quartet australien mise beaucoup sur la puissance, en faisant presque plus du rock instrumental que du post-rock proprement dit. On les sent turbulents. Pas pleins d’adrénaline comme Russian Circles mais on devine une envie d’en découdre qui ne les laisse jamais baisser le rythme. Mais ça n’empêche pas quelques accélérations bien senties, voire même un peu de violon sur le final Farewell Bluebird.
Parfois aussi, ils temporisent pour mieux sauter, entamant I Felt Unsafe, I Felt At Home au clavier pour offrir une déflagration en bonne et due forme. Bref, un album de post-rock enlevé et énergique qui vous permettra de surmonter n’importe quel coup de barre.
Restons donc sur la lointaine île avec un autre groupe, plus lourd et plus lancinant. A priori, cette musique est taillée pour le live et ils ont déjà partagé l’affiche avec This Will Destroy You, Russian Circles ou 65 Days of Static.
Ce n’est peut-être pas ébouriffant d’un point de vue mélodique mais fort bien exécuté. Et ils peuvent prendre de l’épaisseur aussi et assurer sur la longueur, assurant assez de variations pour différentier les deux premiers morceaux logiquement enchaînés. Le second volet qui présente un agréable contrepoint au premier avec une batterie présente mais aussi subtile (The Albanian Sleepover – Part Two)
Il y a ceux qui poussent le rock instrumental dans leurs derniers retranchements ou s’affirment par une personnalité bien marquée et puis les formations appliquées. Vous avez déjà compris que c’est le dernier cas de figure qui s’applique ici mais que pour l’amateur que vous êtes peut-être, c’est impeccablement fait et tout-à-fait fréquentable. On ne demande pas à tous les épisodes d’une série d’être inoubliables mais de nous faire passer un bon moment.
Zeal Records pourrait être une rubrique à part entière sur ce site. Non, je ne suis pas appointé par la structure louvaniste, mais force est de constater que je n’ai jamais été amené à modérer mon enthousiasme.
La sortie dont on parle aujourd’hui est le projet d’un homme, Kevin Imbrechts, qui a pu s’asssocier à des des organisations louvanistes connues et réputées (Het Depot et STUK) mais aussi à Birgir Jon Birgisson qui se cache derrière le son de Sigur Rós. Rien de moins.
Post-rock donc ? Oui, bon, chipotons pas. Il y a quelques arpèges de guitare et une progression sur un thème dans Llyr, en faisant une sorte d’ Eluvium louvaniste. C’est surtout une musique instrumentale apaisée. Majestueuse, intime et ample à la fois, ne dédaignant pas d’être joli aussi (For What It’s Worth). Il intercale même des interludes musicaux pour ne pas que l’accumulation d’adrénaline ne devienne nocive.
Il arrive donc à alterner de purs moments de détente et des passages plus intenses qui ont des arpèges de guitare comme ligne mélodique principale et un apport toujours bienvenu de cordes (Winter, Go). Donc si les sons d’A Winged Victory For The Sullen (avec qui il partage occasionnellement la scène) ou Ólafur Arnalds vous plaisent, voici un beau supplément.
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