vendredi 9 octobre 2015, par
Un des écueils courants pour une critique est de donner des conseils ou, pire, de faire la critique de l’album ou du film qu’ils aimeraient entendre ou voir. Mais parfois, on est aussi agréablement surpris que les réticences évoquées sont balayées par une initiative bienvenue.
Dans le cas de Filiamotsa, l’album Sentier des Roches avait montré de vraies belles choses mais nous avions émis des réserves sur les parties chantées ou déclamées. Une possibilité pour les lever aurait été de produire un album instrumental, ce qui aurait tout-à-fait été dans les cordes de la formation française. La voie suivie est autre, puisqu’ils ont trouvé en G.W Sok, chanteur historique du groupe punk batave The Ex.
Donc, ce qu’on soupçonnait se confirme, Filiamotsa est un backing-band de première bourre Le souffle est différent des Fizzcarraldo sessions ou de ce que Silver Mt Zion a fait avec Vic Chestnutt mais le principe est le même, demander à un interprète singulier de donner de la vie à des compositions instrumentales inspirées et puissantes.
La voix, elle, est un peu proche de celle du chanteur de The Hold Steady. Pas un stentor donc, mais un vrai interprète, hanté et engagé comme il se doit. De plus, on n’a pas l’impression comme parfois avec les groupes instrumentaux que la voix a été plaquée sur des compositions qui lui préexistaient. Elle suit donc The Little Shop dans ses circonvolutions, les éructations appuyant ces prises d’intensité, laissant ensuite débouler le déluge de cordes, comme si Jean-Claude Vannier était poussé par une formation hardcore.
Ce ne sont d’ailleurs pas les mélodies qui sont mises en avant, mais la pression comme un post-rock sous haute tension. D’ailleurs, si certains morceaux sont ramassés (The Bus Is Late Again), ils peuvent aussi prendre tout leur temps sur Maybe, quitte à relâcher la pression d’un album qui par ailleurs ne desserre que rarement l’étreinte. Les violons sombres sont bien entendu de la partie tout au long de cet album mais Sleepy Tigers repose aussi beaucoup sur la guitare d’Olivier Melano.
Il suffisait donc d’un vocaliste motivé et accrocheur pour donner à la musique sombre et intense de Filiamotsa le petit surcroît de force. Le temps de la réserve est donc passé, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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