mercredi 16 mars 2016, par
Difficile de dire ce qui nous lie à une artiste. La découverte, le plaisir à la retrouver. Basia Bulat a tout ça, et on a l’impression que ses sorties ne viendront jamais diminuer notre attachement. Pourtant, la surprise n’est plus vraiment là au moment de découvrir son quatrième album.
En effet, il se place logiquement dans le sillage des autres, sans toutefois marquer sa carrière de façon trop linéaire. Elle avait commencé par explorer une intimité assez irrésistible avant de prendre de l’ampleur et de tenter de faire la synthèse de ses deux façons. Ce qui frappe d’emblée sur ce Good Advice, c’est la tonalité, la couleur très orientée sixties. Le petit son d’orgue donne tout de même un air très vintage, en tous cas plus daté que ce qu’elle a pu faire.
Cette fois, c’est le grand Jim James (leader de My Morning Jacket) qui est aux commandes et il est venu avec quelques bonnes idées comme les percussions discrètes mais vraiment efficaces pour faire de La La Lie un grand morceau. Le son du début s’est étoffé et Pour ceux qui aiment tendre l’oreille, il y a quantité de détails (une guitare à la fin de La La Lie, encore). Elle entrecoupe ses morceaux de césures, de respirations (Long Goodbye), pas de doute c’est fort bien pensé aussi. Long Goodbye est d’ailleurs un morceau nettement plus pop que ce qu’elle a proposé par le passé. Mais il reste une solidité, une force indéniable.
Parce que les belles voix, les voix fortes, ce n’est pas une fatalité de les voir tomber dans la démonstration. Et c’est aussi le message de Basia, une leçon pour toutes les Adèle et Florence de la terre. Le résultat peut se mesurer ici sur In The Name Of qui passe en puissance sans tomber dans la course aux armements. Ce joli morceau un peu mélancolique garde donc tout son suc.
Le seul regret objectif est finalement est qu’on ne retrouve ici que peu de moments vraiment calmes. C’est dommage puisqu’elle y excelle toujours comme sur le majestueux morceau de fin Someday Soon. C’est une bonne idée de nous quitter sur un morceau aussi bon, mais il ravive aussi le regret d’une Basia plus intime.
Evidemment, on a énormément aimé l’émotion pure de son premier album, mais elle semble ici avoir trouvé un bel équilibre et sa forte et belle voix est mise au service des morceaux, pas le contraire comme c’est malheureusement la norme. L’album de la découverte pour Basia Bulat ? C’est tout ce qu’on lui espère tant cette chanteuse attachante a tout pour réussir.
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