lundi 11 avril 2016, par
On se doutait bien que la copieuse compilation Central Belters n’était pas une conclusion à la carrière des maintenant vétérans du post-rock Mogwai. Cette toujours recommandable anthologie montrait en effet une telle évolution qu’il était impensable qu’elle soit arrivée à terme.
A la base, Atomic est le score d’un reportage de BBC 4 intitulé Storyville - Atomic : Living in Dread and Promise consacré à la création et l’évolution de l’arme atomique, retravaillé pour prendre plus facilement la forme d’un album. Difficile de se faire une idée définitive sans avoir vu le reportage en question mais ce n’est pas exactement un problème. Il semblerait que ce reportage soit moins un traditionnel narratif qu’une évocation, ce qui colle assez bien aux capacités de la formation écossaise qui a su capitaliser sur son potentiel d’évocation pour servir de support à de nombreux projets audio-visuels.
On a eu l’occasion de le rappeler au cours des nombreuses critiques qui leur sont consacrées, ils ont nettement arrondi leur son et étrangement, ça ne les a pas du tout affadis. Depuis longtemps, ils ont largement étendu leur registre. Ce n’est plus du tout un simple ‘groupe à guitares’ sans devenir pour autant un ‘groupe à synthés’. Le style post-rock s’est construit autour de textures, et de la tension. Cette matière première est en effet bien plus riche qu’on ne le soupçonnait et si beaucoup prennent du plaisir à reparcourir encore et encore les mêmes sentiers, ils ont accumulé au cours des années assez d’expérience et de compétence pour rester de grands mélodistes en sortant de leur carcan.
Ether prend déjà de l’envol, de façon plus placide, avec un nuage de guitare qui n’est plus qu’une composante comme une autre de l’imposant mur du son qui s’appuie aussi sur des cuivres (visiblement synthétiques). Little boy est un morceau typique de leur nouvelle façon faussement policée. On sent que c’est une musique d’accompagnement parce que certains morceaux semblent moins incisifs, nécessitant sans doute le support visuel pour donner toute leur mesure. Par contre, leur ironie est toujours marquée par leurs titres (Bitterness Centrifuge qui convoque des violons synthétiques)
Ils maitrisent aussi fort bien la lenteur avec Fat Man (nom de la bombe de Nagasaki) et ce n’est plus depuis longtemps un prétexte pour pouvoir sauter à pieds joints sur les pédales de distorsion. Au contraire, ils arrivent à densifier ce morceau couche après couche, l’élevant petit à petit avant un terrifiant silence final.
Les Mogwai récents dégagent toujours la même impression de compétence, mais aussi un relatif manque d’adrénaline. C’est une volonté de leur part, et sans doute inhérente à ce projet. Il a fallu plusieurs albums pour le constater et l’admettre, mais Mogwai a un peu délaissé sa fougue pour devenir un des groupes les plus pertinents de son époque, en étoffant le son plutôt qu’en refaisant en moins bien ce qui a fait son succès il y a une dizaine d’années. Muter pour ne pas disparaître, c’est l’illustration darwinienne d’un dinosaure qui a survécu au météorite. Ou à l’apocalypse nucléaire évoquée ici.
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