jeudi 14 juillet 2016, par
Il y a une grosse vingtaine d’années déjà, quelques personnes bien intentionnées m’ont ouvert à des mondes musicaux parallèles. Certes, il y en a des centaines, des milliers qu’on n’aura jamais l’occasion de visiter mais celui dont il sera question ici est notamment peuplé par The Legendary Pink Dots. Le combo anglo-batave formé en 1980 a empilé les albums (ceci est le… quarante-cinquième) tout en maintenant le cap de la singularité, des brassages improbables et quelques disques tout simplement brillants comme The Mariah Dimension ou Crushed Velvet Apocalypse.
Huit ans ont beau avoir passé depuis la dernière fois qu’on en a parlé, le contact est rétabli d’emblée par un Mirror Mirror bien engageant, avec un peu de distorsion et un engagement qui fait plaisir à voir. On se calme avec The Greatest Story Ever Told qui lui aussi traite de notre rapport au progrès (we worship this technology), le liant étant également assuré par la façon tellement caractéristique de chanter ou de déclamer d’Edward Ka-Spell. C’est elle qui surnage dans la luxuriance de la jungle électronique de D-Train et n’a souvent pas besoin de plus que de quelques nappes de synthés pour emballer (Prodigal).
De plus ils ne reculent pas devant des morceaux apaisés et apaisants (Credibility, Trending). Et puis ils terminent de façon assez traditionnelle pour eux par quelques plages très très longues (16 minutes tout de même pour Long Don’t Go There/Page Aquarius). Ça leur permet de ne pas trop se soucier des conventions couplet/refrain et autres contraintes dont ils ne se sont jamais guère préoccupés. La folie douce n’apparait que sur le très long final The Weight of Water Parts 1-4. On retrouve de pareilles digressions sur à peu près toute leur discographie. La montée bien psychédélique est en tout cas bien sentie.
Non, la musique d’Animal Collective ou autres Panda Bear n’est pas née sur rien, spontanément et en toute nouveauté, il y a eu pléthore de précurseurs, de défricheurs de possibles (pour reprendre un slogan nouille d’homme politique belge) et on est contents de constater que certains de ces explorateurs gardent la foi et livrent des albums à la hauteur de leur réputation.
Notre hobby consiste à tenter de comprendre. Parfois. Souvent aussi, il consiste à se laisser emporter et à encourager à le faire. Humus n’est pas un label d’easy-listening, on le savait déjà. La découverte du décapant single Knock Down l’a encore confirmé. Rentre-dedans comme il faut, il plante le décor et on s’attend à un déferlement de haute énergie. Mais en poussant plus loin l’écoute de (…)
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En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)
Que le projet de Vitalic et Rebeka Warrior s’inscrive dans la durée, ce n’était pas nécessairement écrit dans les étoiles après un premier album remarqué. Il reposait sur sur quelques axiomes comme l’emploi fréquent d’un allemand de cuisine qui laissait à penser que c’était un projet né d’une envie particulière. Et non, les revoici avec sous le bras un second opus plus consistant. Avec une (…)
Les frontières entre la musique et l’art contemporain sont poreuses et Denis Frajerman a toujours su s’immiscer dans les interstices. Que ce soit en tant que membre de Palo Alto, à la manœuvre des imposantes Variations Volodine ou sur de beauxalbums solo, il a toujours trouvé l’équilibre entre exigence du propos et beauté du résultat. Il sait aussi s’entourer comme on le verra.
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La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)
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On ne peut nier l’importance de la jeunesse, le mythe tenace du premier album. On sait qu’il y aura toujours des albums venus de nulle part pour récompenser notre patience et notre dévouement. On n’a qu’une seule chance de faire une bonne première impression et la jeune Israélienne Tamar Aphek la saisit à pleine mains. Son premier album (il y a eu un EP avant ça) démarre sur les chapeaux de (…)