vendredi 9 septembre 2016, par
On savait que certains artistes electro avaient des envies de rock star. Les DJ en sont l’exemple le plus flagrant, les plus populaires d’entre eux se produisant devant de larges foules. On connaissait aussi quelques artistes moins fédérateurs qui voulaient jouer à la chanteuse ou au chanteur. Les robes lamées de Miss Kittin ou les slows de LCD Soundsystem en sont quelques exemples. Ce qu’on ne savait pas par contre, c’est que le syndrome touche aussi les chanteurs folk. Certes, la voix de Jonathan Meiburg n’est pas limitée comme celle des deux exemples cités, mais le dernier album de Shearwater et les prestations live montrent un désir de ‘rock’ avec l’attitude scénique qui va avec, plus la recherche de l’émotion pure.
Ainsi, quand le groupe se lance dans une reprise d’album intégrale, il ne jette pas son dévolu sur Pink Moon de Nick Drake (ce qui serait sans doute magnifique)mais sur une des œuvres solides et un rien sous-estimés du génie anglais récemment disparu. On ne va pas épiloguer trop longtemps sur Lodger tant la littérature abonde sur le dernier volet de sa trilogie berlinoise qui ne bénéficie pas de l’aura de Low et Heroes mais se présente comme une œuvre plus accessible.
Excellent choix donc, un peu surprenant de prime abord mais qui convient finalement fort bien à la bande d’Austin, Texas. Cette idée semble dater d’avant le décès inattendu de Bowie en début d’année. Ils ont amené quelques morceaux en tournée (on en avait entendu au Botanique) et puis enregistré cet album sur suscription, sorti maintenant en téléchargement et plus tard en vinyle.
La pochette est amusante, fait évidemment référence à celle de départ, mais sera le seul moment de détente tant on voit que les choses ont été abordées avec sérieux. Cette énième mouture de Shearwater est à la hauteur de l’exercice, ce qui n’est pas peu dire quand on se frotte à un monument pareil. Avec des nuances, on retrouve moins le côté râpeux de d’African Night Flight par exemple.
La signature vocale est quand même bien différente, et cet exercice ne tombe donc jamais dans le mimétisme absolu. On savait d’ailleurs Meiburg fort amateur, et il en parle d’ailleurs remarquablement bien. C’est quand elle monte qu’elle est le plus convaincante ici. Alors qu’on aime aussi son infinie douceur, elle n’a pas le loisir de s’exprimer dans ce registre, comme si ces capacités. La voix de Bowie etait magnifique, mais se mettait tout de même en danger dès Fantastic Voyage alors que l’élasticité de celle de Meiburg reste souveraine.
Evidemment, on a droit à quelques classiques absolus avec Look Back In Anger qui constitue en enchainement avec DJ les deux morceaux les plus marquants et immédiats. L’intérêt de tout ça ? Le plaisir tout simplement, manifeste chez Meiburg sur scène et qui a mis tout son cœur et toute son équipe dans l’aventure. Ce LP sans doute confidentiel est donc une récréation tout en maitrise qui montre sans doute aussi qu’on ne sait pas où Meiburg va nous amener.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
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