Accueil > Critiques > 2005

Karin Clercq : Après l’Amour

mercredi 16 août 2006, par marc


Donner une suite à Femme X, le premier opus, permettrait de vérifier les promesses. Vu que ce premier album avait plu, par la combinaison de surgissements au milieu de titres aux sujets intimes, la suite présentée ici suscitait la curiosité, pour ne pas dire une certaine attente. Désormais, on ne pourra pas dire qu’il s’agit d’un caprice d’actrice comme l’est l’album de Sandrine Kiberlain. On est ici dans un tout autre monde.

D’un strict point de vue musical, elle continue sa route avec Guillaume Jouant, le compositeur et musicien des trois premiers albums de Miossec. On sent d’ailleurs son apport par des détails, comme sur la trompette de La franchise et l’intro de La sincère comme la guitare de A Louer rappelleront des choses aux connaisseurs du Breton torturé. C’est de ce point de vue assez classique, voire trop lisse et passe-partout (J’ai attendu, Je suis à toi, Chacun son tour). Au niveau des réussites sur ce plan, signalons aussi Le lover.

Les textes sont quant à eux parfois très touchants : Franchise qui traite des explications à donner (ou pas) après une rupture, Ne pense à rien, L’homme qui pleure.

D’une manière générale, on sent une grande sensibilité mais sans pathos. Dire qu’il faudra mourir un jour est plus un clin d’œil qu’un abîme de tristesse. L’humour n’est ici pas gouailleur mais gentiment décalé (’Charmante maison célibataire/cherche locataire de caractère’). Que raconte-elle ? Pas mal d’histoires d’amours perdues mais dignes, d’un point de vue féminin bienvenu. Quand elle se glisse dans la peu d’un homme c’est fatalement plus farfelu (Le lover).

La chanson française est moins parcourue de grands courants que constituée de personnalités. En voici une, et des plus intéressantes. Loin des recherches sonores et vocales ébouriffantes, un ton juste, équilibré entre l’émotion et l’humour en coin en font une de nos indispensables compagnes de route..). (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Fabien Martin - Je ne fais que marcher dans la montagne

    Non, sincèrement, il en reste encore beaucoup des chanteurs français à découvrir ? Entre Max Darmon, Acquin ou Prattseul, cette année a été riche en rencontres. On ne va pas s’en plaindre, c’est certain, parce que la connivence s’est établie assez vite.
    Evidemment, on a pensé tout de suite à Florent Marchet pour cette propension à mêler morceaux avec récitatifs et ’vraies’ chansons. Disons-le aussi, on (...)

  • Muet – Le Pic De Tout

    Après un EP qu’on avait déjà beaucoup apprécié, le duo Muet propose un album qui ne surprendra pas ceux qui s’étaient déjà frottés à l’univers de Colin Vincent et Maxime Rouayroux, surtout que quelques morceaux de l’EP se retrouvent aussi ici.
    On pense toujours à Thom Yorke au niveau du résultat mais aussi de la démarche, du projet parallèle pour explorer des pistes plus abstraites en marge d’un groupe plus (...)

  • Simplement Sheller

    En haut de la liste des critiques fastidieuses, il y a les compilations d’hommages. Disparates dans leurs intervenants et hétérogènes dans les résultats, ils sont aussi sympathiques à picorer que compliqué à résumer. Sur le papier pourtant, il y a beaucoup de raisons de se coltiner celui-ci. Come des participants chers à nos cœurs et un répertoire pas trop usé qui a ses perles qui ont souvent eu le (...)

  • Glauque – Les Gens Passent Le Temps Reste

    Pendant plusieurs années, on a pris l’habitude de croiser des morceaux de Glauque, à un tel point qu’on était persuadés que ce premier album n’en était pas un. Mais entre recevoir un morceau percutant de temps en temps et enchainer autant d’upercuts d’un coup, il y a tout de même une fameuse marge.
    Evidemment, le champ lexical de la boxe n’est pas facile à éviter ici. ‘Album coup-de-poing’ est un (...)

  • Isbells - Basegemiti

    Isbells avait toujours été associé avec une formation comme Marble Sounds. Les deux groupes ont partagé certains membres et étaient sociétaires du même et attachant label Zeal Records et pratiquaient des genres musicaux similaires. Si Marble Sounds a continué sur la même voie jusqu’au dernier album en date, Isbells semble prendre la tangente. Ils ont donc changé de label, de management et même de (...)

  • La Jungle – Blurry Landscapes

    S’il en est qui ne semblent jamais s’arrêter, ce sont bien les deux turbulents Rémy Venant et Mathieu Flasse. On se remet à peine d’Ephemeral Feast que voici déjà son successeur. Il faut dire que ces deux album ont été tous deux composés pendant les confinements. Un simple album de plus alors ?
    Pas vraiment parce qu’il y a ici une composante visuelle. Ils ont eu en effet l’idée de proposer à dix (...)

  • The Ultimate Dreamers - Echoing Reverie

    Le vintage années ’80 est un style qui se pratique depuis des dizaines d’années. S’il peut évidemment être pratiqué par des novices, on ne se lasse pas non plus de ceux qui ont vécu les évènements en direct. Outre les légendes Wire, il y en a d’autres qui ressurgissent du passé. Actif au milieu des années ’80, le quatuor belge est revenu aux affaires à la faveur du confinement qui les avait vus dépoussiérer (...)

  • AstraSonic - Society

    Les influences, on peut les aborder frontalement ou par la bande. Dans le cas du second album du groupe belge, si les marqueurs post-punk ou cold sont bien là, ils sont déjà très processés. On vous a déjà parlé de groupes comme Ultra Sunn (et on vous reparlera de The Ultimate Dreamers) plus frontalement cold wave ou gothique, on est plutôt ici dans un pop-rock mélancolique qui lorgne du côté d’un (...)