jeudi 24 novembre 2016, par
Le plaisir n’a pas besoin d’être bien compliqué. Et ce qu’on attend de la formation japonaise Mono, ce sont justement des plaisirs simples et intenses produits d’une personnalité bien marquée. Si vu de loin le post-rock peut apparaître comme uniforme, il est impossible de confondre cette formation avec une autre. Et pour l’amateur, leur dernière livraison ne pourra pas décevoir.
Cette fois, Mono a puisé son inspiration dans l’Enfer de Dante. Rien que ça, certes, mais leur goût prononcé pour l’emphase peut s’accommoder d’un thème aussi ambitieux. On parle tout de même de musique instrumentale, donc le thème n’est pas vraiment primordial de toute façon.
Ils renouent aussi avec Steve Albini comme producteur et on note un retour marqué des cordes, lui qui avait officié pour la dernière fois sur le toujours très conseillé Hymn To The Immortal Wind.
Dès l’entame de l’album, Death In Rebirth remonte sur une structure sonore bien dense, une progression d’accords bien définie. Ce sont est cette fausse répétition, ces guitares qui suivent bien l’orthodoxie shoegaze qui nous reconnectent avec une efficacité certaine, un mur du son qui peut se révéler infranchissable. Stellar qui suit se pose en morceau de transition, avec cordes et cloches. Les morceaux sont longs, déjà, mais leur agencement propose une progression.
Ce sont évidemment les 18 minutes de la plage titulaire qu’on retiendra en priorité. Comme prévu, ce long morceau n’en finit pas de finir, de repartir et de se désintégrer dans un chaos presque complet. De brusques démarrages, des passages pavés, de longues côtes, des descentes défoulatoires, il y a un peu de tout sur ce parcours montagneux. Ely’s Heartbeat est basé sur un son d’échographie. Difficile de faire plus intime même si le résultat est on ne peut plus classique.
Les violons peu modestes sont de retour sur The Last Scene qui clôture assez logiquement cet album qui ravira les amateurs. Cet album cohérent et compact, moins spectaculaire et symphonique que certaines de leurs productions se pose en digne successeur et apportera de la satisfaction à défaut de surprise.
Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
Même s’il ne convient pas de juger un livre (…)
La musique, ce n’est pas seulement ce qu’on entend, c’est aussi ce que l’on projette. Fort de cet adage un peu ampoulé, on peut admettre que de la musique instrumentale puisse avoir un contenu politique. Et les Canadiens de Godspeed You ! Black Emperor en connaissent un rayon en la matière. Leur huitième album n’est pas tellement un cri de révolte ou un appel à la paix inenvisageable à l’heure (…)
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
Si on avait croisé le chemin de Vincent Dupas quand il officiait en tant que My Name Is Nobody, on était passés à côté de ce projet qu’il partage avec Jean Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau (ils sont aussi tous membres de Pneu). Le troisième album en onze sera donc l’occasion de faire la découverte.
On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)