mercredi 16 août 2006, par
Quand un Français qui fait de la musique electro teintée de rock, c’est souvent vers des ambiances positives qu’il se tourne. On pense à Tahiti 80 ou Phoenix. L’idée ici est au contraire est de faire un electro froid influencé par des groupes comme Joy Division (Le nom du groupe n’a pas dû être choisi en fonction d’un album d’Annie Cordy) et Suicide (ce qui est flagrant sur un titre comme Downtown).
L’ambiance est glacée comme le suggère le nom du groupe mais moins oppressante que dans les modèles. Plus robotique et répétitive aussi. La voix échoïsée, sous-mixée, achève de désincarner le tout, même si une tension presque sexuelle la hante, comme si les pulsions de mort de Ian Curtis se transformaient en lubricité.
Un petit orgue vient parfois (Your face) pour apporter une touche de variété bienvenue et une mélancolie presque humaine, celle qu’on retrouve sur Closer (Fade away). On a là le meilleur de Colder (Your face). Mais les géniaux mancuniens ne constituent pas le seul ingrédient. C’est ainsi que la basse du premier morceau (le bon et enlevé Wrong baby) évoque plutôt New Order (on reste en famille). Parfois, les lignes de basses sentent plus New-York que Manchester (To the music) et nous rappellent qu’on n’est pas dans un revival corbeau mais qu’on est dans la musique de danse. Même remarque pour Tonight, dont le dub nous indique ce que serait le Reggae si Kingston avait été la capitale de l’Alaska.
Tout est parfait alors ? Non, malheureusement, les morceaux sont souvent trop longs et parfois trop linéaires (Losing myself) et il se dégage une légère sensation d’ennui à l’écoute d’une traite de l’album. (M.)
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