lundi 8 mai 2017, par
Si l’importance du Label d’origine n’est pas aussi prégnant que dans la musique électronique, il est souvent intéressant d’établir des concordances entre leurs membres. La seule fois qu’on vous avait parlé de microqlima c’était pour vous faire part de la bonne surprise de Pépite. Certes, le français n’est pas la langue majoritaire chez les Parisiens d’Isaac Delusion mais on retrouve cette langueur positive et une capacité à ne pas se laisser enfermer.
Cette liberté s’exprime ici, en gros, de trois façons différentes qui ne sont cependant pas mutuellement exclusives. On se plonge d’emblée dans une pop éthérée, cotonneuse, enveloppante. Le single Isabella semble d’ailleurs se placer dans le sillage de cette musique pour bain moussant, avec une basse qui claque comme signe distinctif. Il en a la langueur en tous cas et la petite relance qu’il faut pour éviter la léthargie.
Mais aussi plus groove sur Black Widow qui se pose comme une relecture de blues-soul hors d’âge. La mise à jour est bien intéressante, surtout quand cette tendance prend une forme plus éthérée et apporte un beau décalage à The Sinner. C’est avec ces morceaux-là qu’ils apportent le plus d’intensité, notamment parce que le chant de tête se lâche vraiment. On préfère ça en tous cas à des morceaux plus statiques et légers (Take The Crown, A Few Steps). Ce blues déviant (Luck & Mercy) peut se concevoir avec montée incorporée. Mais coupée, on n’est pas là pour les effets faciles.
A l’opposé, et c’est leur troisième façon, les compositions peuvent résolument se tourner vers le présent (Voyager), comme si Yeasayer parlait en français (Cajun) et se faire plus pop (How Much (You Want Her)).
C’est sans doute une coïncidence mais il n’est pas inutile de saluer la sortie d’un album pareil au retour théorique des beaux jours. Loin de sentir le barbecue, le second album d’Isaac Delusion donne en tout cas une impression de liberté, de calme et d’espace. En mettant au gout du jour et en apportant son grain de sel à des styles bien balisés (pop ensoleillée et gentiment droguée, R ‘n B hors d’âge), c’est ce que vient de réussir Isaac Delusion. C’est déjà pas mal, non ?
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