mercredi 21 juin 2017, par
Voilà un groupe qui nous avait toujours échappé. Il faut dire qu’avec un seul album sorti en 2004, il n’avait pas fait des masses d’efforts pour apparaitre dans les radars. Mais tout ceci est bien secondaire au moment d’aborder ce nouvel album avec des oreilles forcément neuves. Le seul apriori étant que cette sortie se fait chez Talitres (Will Stratton, The Callstore, Stranded Horse, Will Samson, Raoul Vignal, Motorama...), ce qui nous met tout de suite à l’aise.
Et ça se confirme bien vite avec des moments d’intensité comme Everything That is Difficult Will Come to an End. La mélodie est plutôt magnifique et une guitare faussement déglinguée porte une des plus prenantes montées de l’année. Un grand morceau donc, qui jamais ne lâche prise.
Les morceaux sont plutôt longs, les titres le sont aussi, on ne peut pas dire qu’ils font des concessions au commerce. Avec en sus une solennité qui ne déplairait pas à Get Well Soon (Driving Under the Influence of Loneliness). On retrouve aussi à l’occasion les cuivres qui ont fait les belles heures du premier album du groupe allemand. La voix sur Due To Adverse Weather Conditions, All Of My Heroes Surrendered me fait penser à Baby Bird. La facilité pop et la luxuriance facilitant ce rapprochement qui il est vrai pèse son content de nineties
Pour le reste, on a droit à de la mélancolie brute comme on l’aime, servie en un ton doux-amer qui évite le pathos (I Quite Like It When He Sings). C’est émouvant, simplement, ces chœurs lancinants. Il pourrait se présenter comme une guide de mélancolie, un album qui en suite du début à la fin et est à conseiller sans réserve aux passionnés que vous êtes forcément.
The art of failure/Really has no School/There is no handbook/On how to be a fool (To Live for Longer Slides)
La très longue plage de fin semble une alternance de passages de deux morceaux bien distincts, avec les risques de rupture de continuité que ça implique. Mettons ça sur le compte de la coquetterie ou d’une envie de ne pas répéter trop ces chœurs. Une façon étrange mais pertinente de prendre congé de nous. On termine donc cet album en sachant qu’on y reviendra comme on y est déjà retournés souvent.
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)