lundi 9 octobre 2017, par
On dirait que tous ceux qui ont livré un album de l’année pour ce site se sont donné rendez-vous cette année. Parmi les grosses attentes de cette rentrée figure immanquablement The National. Parce que la formation américaine a su augmenter considérablement son audience sans diluer son intérêt. Cette performance en fait un cas à part.
Loin de moi l’idée de trouver a posteriori les raisons de cette exception, mais il est bon de rappeler pourquoi elle reste pareille. Evidemment, il y a le talent de ses membres, lequel peut se retrouver dans de nombreuses et diverses collaborations. Citons Clogspar exemple pour une des plus éclatantes réussites mais on peut aussi citer les apparitions du chanteur Matt Berninger dans les rangs d’EL VY (avec Brent Knopf de Menomena ou Ramona Falls), dans le chant de Game of Thrones, ou encore aux côtés de Clap Your Hands Say Yeah. On sait qu’on peut aussi compter sur les frères Devendorf et sur une section rythmique au petits soins.
Qu’on se rassure d’emblée, les qualités du groupe ne se sont pas fait la malle depuis Trouble Will Find Me. On avait déjà eu vent de quelques singles saignants, dont l’uptempo Day I Die dont les riffs de guitare restent souverains. Pareil Pour The System Only Dreams In Total Darkness. On retrouve tout l’allant qui permettait à Boxers de ne jamais desserrer l’étreinte. Mais si cet album garde toujours une place particulière en nos cœurs, c’est aussi parce qu’il avait une constance rare qu’on n’a pas nécessairement trouvé par la suite qui a privilégié une certaine variété.
On n’y aurait pas retrouvé un Dark side of The Gym par exemple. Même s’il semble maintenant douteux qu’ils ne produisent jamais un mauvais morceau, on peut aussi noter une chute d’attention. Walk It Back semble ainsi manquer d’enjeu même si pris individuellement, il est exempt de grief. On écoute donc du The National pur jus, on se rend compte qu’on pourrait en écouter ad lib sans se lasser. On les suit donc quand ils passent sur l’électricité de Turtleneck, l’intensité pure (I’ll Still Destroy you) ou sur des variations qui laissent entrevoir une possible évolution future (Empire Lane). Certains morceaux plus lents comme Guilty Party m’étant longtemps restés en tête.
Rares sont les groupes dont on imagine qu’ils ne se ‘rateront’ jamais vraiment, leurs talents individuels pouvant pallier un manque d’inspiration (la voix de Matt Berninger mais pas que…). Réussir son virage vers plus de succès sans perdre son âme ou son inspiration est une performance suffisamment peu réussie pour ne pas mériter l’admiration. On garde donc The National parmi les nôtres, loin de toute tentative désespérée de snobisme. C’est bon d’avoir des références parfois.
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