vendredi 15 décembre 2017, par
On ne va pas se mentir, si l’univers de Destroyer intrigue tout de suite, il est tout-à-fait possible qu’une période d’acclimatation soit nécessaire pour en discerner tous les charmes. Et même une fois la porte passée, elle peut se refermer derrière vous. Ce n’est pas le moindre des charmes de l’artiste de Vancouver. Dans notre cas, ce fut le plus ‘rock classique’ Trouble In Dreams qui nous a rapprochés et convaincus. Et puis alors que Kaputt nous avait laissé plutôt froids, son successeur fut tout simplement l’album préféré de 2015. Ce n’est qu’une constatation, mais qui met en lumière l’énorme part de subjectivité qui prévaut quand on se targue de commenter des albums.
Ce Ken ne renoue pas vraiment pas avec la veine années ’80 de Kaputt mais garde quelques marqueurs de l’époque. Pas de saxophone cette fois-ci mais les synthétiseurs font un retour remarqué et leur sons sont volontairement connotés, choix assumé mais pouvant aussi étonner, sachez-le. On pense notamment aux sons de The Cure période Disintegration sur In The Morning. Lequel se profile sans doute comme le meilleur morceau de l’album parce qu’il garde une densité assez prenante avec un son de batterie assez sec.
On reste un peu intimidé par l’aspect impénétrable des textes comme toujours, ses images osées, son sens de la formule et de la répétition. I was a dreamer/Watch me leave répète-il sur Tinseltown Swimming In Blood, grand morceau aussi, parce qu’on y sent une profondeur. Mais le charme est aussi ailleurs. C’est très manifeste sur scène, mais ses musiciens sont tous très très doués. On le discerne ici quand tout se fait plus dense, Quand un solo de guitare se matérialise dans La Règle Du Jeu par exemple.
On peut ainsi distinguer un sens de la mélodie que le ton de sa voix n’atténue même pas, pouvant passer du tragique à l’enjoué (Cover From The Sun). Album après album, on le sent mieux à même de moduler l’intensité de ce qu’il raconte en fonction de ce qu’il raconte, en faisant un interprète un peu étrange, certes mais indéniablement efficace et concerné.
On le voit, il y a beaucoup de choses à aimer sur ce Ken. Et comme on a mis un peu de temps à formuler un avis, les écoutes se sont empilées et se sont révélées bien gratifiantes. Moins uniformément brillant que Poison Season, il n’en montre pas moins à quel point Dan Bejar est un artiste précieux, capable d’accommoder son style très marqué avec bien des genres sans se dénaturer.
Contrôler le narratif, voilà la préoccupation de toute personne publique pour le moment. Et le procédé choisi par le couple Butler/Chassagne, c’est de passer par une application sur laquelle des podcasts étaient disponibles. Appeler cette application ’Circle of Trust’ est évidemment de fort mauvais goût quand le spectre des accusations de ’comportements sexuels déplacés’ portées par des femmes (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)
Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)