Accueil > Critiques > 2018

Das Geld - Hesitations

vendredi 23 mars 2018, par marc


De ce duo on ne sait pratiquement sait rien sinon qu’ils s’appellent Benjamin et Simon (ou Karl et Herman, ce n’est pas clair…). Ils sont par contre plus clairs sur leurs intentions, leur but étant de mêler le sens de l’improvisation permis par le drone l’approche ludique et facile d’accès de la dance. A priori, ce mélange semble compliqué puisque le drone est une musique dense et basée sur les structures et dont les rythmes sont absents, soit l’opposé de la dance-music.

Pour être complètement honnête, si la démarche semble claire, on ne cherchera pas ici à trouver des passages drone. Si ça a pu se révéler utile dans la genèse des morceaux et transparaît dans l’épaisseur bienvenue du son et une présence forte de la distorsion, il ne faut pas prendre cette apposition au pied de la lettre. Surtout qu’au final, on retrouve ici des morceaux qui ne sont pas vraiment drones mais pourraient à l’occasion affoler les dancefloors. Plutôt pogo d’ailleurs si vous voulez mon avis d’ancien.

D’emblée puissant cet album a pu rappeler les belles heures de Black Strobe, avec le même côté un peu roublard sur les bords, de la distorsion et des riffs de clavier (ça existe, ça ?). La pulsation est en effet très electro et le son peut se faire très dense (A Soft Kiss In Saint-Louis). Cela dit, ils dégagent leur meilleur quand ils passent sur la force et non la vitesse (Oceanopolis). Cet album évolue d’ailleurs vers plus d’énergie, dégageant une chouette sauvagerie (Minishorts) et sortant la grosse distorsion sur Crousticroc.

Une bonne grosse dose d’énergie et de fun, un son épais comme il le faut, Das Geld se donne les moyens de ses ambitions et livre un album dense et digeste à la fois. La fusion des contraires n’engendre pas nécessairement le tiède.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Danube - Cities

    Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
    Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est un challenge (...)

  • Dark Minimal Project – Remixes

    On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du second album de Dark Minimal Project, Ghost of Modern Times. On avait décelé un cousinage certain avec Depeche Mode et c’était loin de nous déplaire. Et la ressemblance se prolonge avec ces remixes, le groupe anglais étant très friand de l’exercice. Sur la pochette, les deux protagonistes Guillaume VDR et Ange Vesper semblent avoir pris cher mais (...)

  • Tinlicker – Cold Enough For snow

    Chacun va mettre sa ligne rouge sur cet album du duo de producteurs bataves Micha Heyboer and Jordi van Achthoven. C’est forcé tant cet album oscille entre trop et beaucoup trop, délicatesse et évanescence. Mais il est aussi impossible de ne pas trouver son compte non plus. Ce continuum qui va de la pop dansante et cotonneuse à du matos pour une rave à 4 heures du matin est en tout cas assez (...)

  • Jonas Albrecht - Schrei Mich Nicht So An Ich Bin In Trance Baby

    Si ce n’est pas trop visible pour le lecteur, certains distributeurs participent beaucoup à la ligne éditoriale. Parmi eux, Five Roses tient la pole position. Si l’éclectisme est remarquable, une des constantes est la présence d’artistes qui manipulent la percussion comme matière première. Dans un passé récent, on a eu le dernier Peter Kernel, la claque de Parquet et tous les projets d’Anthony Laguerre (...)