mercredi 16 août 2006, par
Des ingénieurs qui font de la musique ? La belle affaire, j’en connais déjà un petit paquet. Ce qui fascine immédiatement, c’est la capacité de retenue de ces gens (d’où le nom ?). En effet, on se situe quelque part entre les morceaux les plus calmes de Mercury rev et Ride (Carnival of lights au ralenti). Les Engineers vous prennent dans la toile de leurs mélodies susurrées et de leurs arrangements cotonneux mais pas mielleux. C’est donc typiquement la musique du lendemain de veille arrosée. Respectez cette posologie ou l’apoplexie guettera les plus nerveux.
Le chant est volontairement en retrait et évoque, outre les deux incontournables références précitées, des inflexions à la Damon Albarn (New Horizons) ou encore Eliott Smith (One in seven).
Bien normalement, c’est quand on sort de la torpeur que ça devient intéressant. L’intensité monte alors d’un cran (Come in out to the rain, le beau final de One in seven, How do you say goodbye) on passe alors plutôt dans les influences du mouvement ’shoegazer’ (littéralement ’mateur de chaussures’ pour situer le degré de fierté de la chose) à la My bloody Valentine, voire Blue aeroplanes ou Flying saucer attack pour les amateurs de références plus obscures.
Une musique à la fois hors mode, hors du temps, qui pourrait nous plonger 12-13 ans en arrière cependant.
L’album est trop uniforme dans sa présentation, qui nécessite une oreille vraiment attentive pour en déceler toute la subtilité et n’atteint une vraie intensité qu’en de très rares moments. Les Engineers sont pour vous si vous pensez que Eliott Smith c’était bien mais trop énervé et si Ride ne vous plait que quand ils n’osent pas réveiller les voisins en montant les amplis. Une fois l’album fini, on se rend compte qu’on n’a rien mémorisé. Mais on est prêt à aller prendre un bain avec plein de mousse (si on ne dort pas, du moins). (M.)
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