mardi 3 juillet 2018, par
Hasard ou convergence d’intérêts, les sorties en français ont été plus nombreuses en ces colonnes ces derniers mois. Récemment, on vous a parlé soit de fortes personnalités établies (Dominique A, Barbara Carlotti) ou de chemins de traverse pop ou electro-pop pratiquant pour tout (Mortalcombat, Pépite, Thousand, Ravages, L’Impératrice, Barbarie Boxon) ou en partie (I Am Stramgram, Ella/Foy) la langue Française. A cette aune, la chanson du Belge Antoine Armedan est plus traditionnelle. Mais elle reste suffisamment actuelle pour éviter la naphtaline de la révérence et surtout ne pas sombrer dans la variété.
La variété est donc ici plus une qualité qu’un genre. On retrouve en effet aussi bien une inclinaison folk-pop sur le relevé Si Je Te Disais logiquement présenté en tête de gondole au ska sur A La Sauvette, façon originale de traiter la vie d’immigrants.
La voix en avant (on est en chanson française après tout) permet cette diversité. Pas trop typée, elle ne touche jamais ses propres limites. Tant Que Je Passe en morceau acoustique assez raccord avec mode est impeccablement réalisé. La lenteur est aussi maîtrisée, ce qui est gage de qualité. Le violon de Dimanche Après-Midi a ainsi toute la sobriété qu’il faut et le sens mélodique fait le reste. Pour le reste, le tempo est l’allié de L’Equilibriste (celui qui m’est resté en tête le plus souvent).
Antoine Armedan est une belle découverte qui ravira sans doute ceux qui aiment la chanson française. Pas passéiste pour un sou, proprement chantée et variée, elle a le goût de la qualité, sans mièvrerie. On n’en demandera jamais plus.
Après un EP prometteuret un album remarqué, Muet prend l’air. Comme Kwoonou Andrew Bird, ils ont choisi de sortir du studio pour enregistrer un nouvel EP. Pas de révolution en vue pour Colin Vincent (Volin) et Maxime Rouayroux, le spectre de Thom Yorke plane toujours sur cette formation. Il y a des comparaisons plus infâmantes convenons-en. Le chant particulier et les sons travaillés (…)
Clara Luciani fait de la variété. C’est une simple assertion qu’il est nécessaire de rappeler. Parce qu’on parle d’un des cadors du genre, voire de la reine incontestée en francophonie. C’est le prisme au travers duquel il conviendra d’apprécier son troisième album. Si son passé en tant que membre de La Femme ou son premier album solo la destinaient à une chanson française plus indé, elle a (…)
Si on ne craignait pas autant les poncifs, on parlerait de ‘belle proposition de chanson française’ pour le sextette emmené par Roxane Terramorsi et Nicolas Gardel. Et on serait un peu convenus, certes, mais aussi dans le vrai. Parce que ce qu’on entend sur ce premier album, on ne l’a entendu comme ça chez personne d’autre.
Ou alors pas en francophonie (il y a des morceaux en anglais ici (…)
On connait pourtant bien la discographie de Dominique A. On l’a vu en concert en salle, en plein air, en festival, tout seul, en trio, en quatuor, avec une section d’instruments à vent, délicat ou très bruyant, acoustique ou post-rock. On sait qu’il peut tout tenter et tout, Donc une relecture avec orchestre ou plus intimiste, pourquoi pas ?
La réponse cingle après quelques secondes, avec la (…)