Accueil > Critiques > 2005

Final Fantasy : Has A Good Home

mercredi 16 août 2006, par marc


Quand en première partie du concert d’Arcade Fire on annonce un projet solo au violon, on prend peur. Patience plutôt. Et puis un petit bonhomme arrive tout seul avec appareil permettant de faire des boucles sonores en direct, s’enregistre, se rejoue et joue et chante dessus et on est fascinés. On le reverra plus tard, lors du concert d’Arcade fire justement, au fond à droite, toujours souriant, discret et efficace au violon.

Mais les potes d’Owen Palett (c’est son nom) ne le laissent visiblement pas tomber et il ne m’étonnerait pas que les cris de fond dans le beatlesien Please please please soient ceux du combo de Montreal. Ce morceau est plus tordu que le reste et, par là, plus intéressant.

Projet rare dans son line up d’une seule personne, il rappelle par sa distinction les meilleurs Divine comedy (la trompette additionnelle de An arrow in the side of Final Fantasy), Belle and Sebastian surtout quand la guitare acoustique intervient (Adventure.exe), voire une sorte de Dead can dance en moins austère (The Chronicles of Sarnia). Mais qu’on ne s’y trompe pas, les fautes de goût surgissent de temps en temps, surtout quand une batterie vient engluer le tout (Furniture).

Pour que la sauce prenne, il des mélodies plus fortes et la réussite des chansons est directement tributaire de la qualité des riffs de violon (ceux de That’s when the audience died et An arrow in the side of Final Fantasy sont bons). Finalement, on trouve une réelle perle qu’on en peut s’empêcher de réécouter (This is the dream of Win & Regine) et c’est par là qu’il faut aborder Final Fantasy.

Si l’album ne reproduit pas la fascination des concerts, peut-être par la faute d’un excès d’orchestrations (c’est un comble) et d’un esprit plus pop et moins écorché que ses corréligionaires de Arcade Fire (dont il est violoniste rappelons-le), vous vous trouverez en possession d’un album délicat et pas putassier pour un balle, fort recommandable si votre compteur de douceur est en négatif. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • The Rural Alberta Advantage – The Rise and The Fall

    En caricaturant, on avait défini le style de Rural Alberta Advantage avec une voix éraillée et une batterie fièrement en avant. Et on a tout ça ici, d’emblée. On se retrouve d’autant plus en terrain connu que les 6 premiers morceaux sont ceux de The Rise EP paru l’an passé. Ce qu’on en a dit tient toujours bien évidemment.
    Mais il y a encore quelques morceaux saignants comme Plague Dogs. C’est (...)

  • Spencer Krug - I Just Drew This Knife

    Les choses sont sans doute un peu plus simples depuis que Spencer Krug officie sous son nom propre mais ce n’est pas ça qui a ralenti sa légendaire productivité. Pour jeter un peu de confusion tout de même, il reprend la route avec Sunset Rubdown...
    La transition de Moonface à Spencer Krug s’est faite en même temps que son apparition sur Patreon. En gros, c’était le versant plus personnel, distillé (...)

  • Metric – Fromentera II

    En général, la productivité d’un.e artiste croit rarement avec les années. Mais il y a des exceptions. Alors que leur rythme était plutôt d’un album tous les trois ans, Metric livre déjà un successeur au Fromentera sorti l’an passé. Il se présente d’ailleurs comme le second volet d’un dyptique. La premier nous avait d’ailleurs laissé une impression très favorable, avec en exergue un dantesque Doomscroller (...)

  • Islands - And That’s Why Dolphins Lost Their Legs

    Peu de groupes ont pu garder une image de sympathie aussi tenace au fil des années. Avec ce neuvième album pour autant de critiques ici, pas de doute, on est en terrain connu. La continuité est aussi assurée par ce line-up inchangé depuis le dernier album et le même Patrick Ford qui assure la production tout comme celle de !!!.
    Ce titre d’album fait une entrée immédiate dans les plus improbables. (...)