Accueil > Critiques > 2018

The Vagina Lips - Generation Y

vendredi 30 novembre 2018, par marc


Si mes souvenirs sont bons, ’vagina lips’ est un truc qui n’existe pas en vrai anglais (on dit labias, non ?) mais c’est le pseudonyme pas nécessairement classe qu’a choisi le Grec Jimmy Polioudis pour nous livrer un album qui fusionne deux pans de musique qui nous sont particulièrement chers.

D’un côté, il y a un post-punk fiévreux, des sons de boite à rythme qui rappellent les Joy Division hors d’âge. On les retrouve du côté de Boy June (promis, ce n’est pas un morceau d’Indochine…) qui lorgne comme d’autres morceaux (This Is A Good Life) du côté d’A Place To Bury Strangers. Destroy Me semble s’appuyer sur le The Cure de Kiss Me Kiss Me Kiss Me, tout comme la basse de 80’s Teen Movie. Les guitares en brouillard et très distordues provoquant sans doute les comparaisons avec Jesus and the Mary Chain.

Mais on s’éloigne aussi de ces références années ’80 déjà relues par les formations précitées pour d’autres influences plus récentes. Synthés mis à part, Lo-Fi, Hatred and Dinosaurs (tout un programme) aurait eu sa place sur un album de Tapes ‘n Tapes ou du dernier Wolf Parade. Avec une voix qui pourrait être une version apaisée de Spencer Krug. C’est une vraie valeur ajoutée sur toute la longueur de l’album et permet d’éviter toute tentation de n’y voir qu’un pastiche de formations bien établies. Mais cette tentation est balayée par la solidité des morceaux dont certains se permettent de présenter deux visages.

Il y a donc quelque part à Thessalonique un auteur qui se plait à mélanger des choses dont on raffole pour un album qui pourrait être celui qu’on produirait si on était musiciens. Fort heureusement pour vous ce n’est pas le cas et de plus, si les références vous parlent (on le suppose si vous nous lisez), il y a de quoi faire une belle découverte. Ah oui, c’est sorti chez Inner Ear, comme presque tout ce qui vient de Grèce et dont on parle ici.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Kara Delik – Kara Delik

    Comme c’est souvent le cas, découvrir un.e artiste implique de bien vite en découvrir d’autres projets. On vous parlait il y a peu d’Eilis Frawley et son atypique et attachant album et la voici en batteuse inspirée qui a une belle part dans la réussite de cet album. On entend clairement sa voix sur plusieurs morceaux Self Destruct mais elle n’est pas la seule à assurer le chant.
    Quand les (…)

  • Edvard Graham Lewis – Alreed ?

    Certes il y a les historiens, mais rien ne vaut ceux qui ont vécu une époque. Ce n’est pas un hasard si c’est un authentique Wireophile qui a attiré notre attention sur cet album (et il en parle très bien). Bassiste et fondateur des légendaires Wire, Graham Lewis a déjà sorti des albums quand la plupart des défenseurs actuels du genre (Squid par exemple) n’étaient pas nés. En sus du groupe de (…)

  • Squid – Cowards

    En matière de critique, tout est question de perception. Certes, on tente de définir le contexte, de placer une œuvre dans une époque au moment où elle se déroule (oui, c’est compliqué) mais souvent, on essaie en vain de définir nos affinités électives. Et puis si on n’arrive pas à expliquer, rien ne nous empêche de partager. Ainsi, on a adoré tout de suite ce que faisait Squid. En alliant (…)

  • Billions of Comrades - Trotop

    Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
    Mais cet album produit (…)