vendredi 30 novembre 2018, par
Si mes souvenirs sont bons, ’vagina lips’ est un truc qui n’existe pas en vrai anglais (on dit labias, non ?) mais c’est le pseudonyme pas nécessairement classe qu’a choisi le Grec Jimmy Polioudis pour nous livrer un album qui fusionne deux pans de musique qui nous sont particulièrement chers.
D’un côté, il y a un post-punk fiévreux, des sons de boite à rythme qui rappellent les Joy Division hors d’âge. On les retrouve du côté de Boy June (promis, ce n’est pas un morceau d’Indochine…) qui lorgne comme d’autres morceaux (This Is A Good Life) du côté d’A Place To Bury Strangers. Destroy Me semble s’appuyer sur le The Cure de Kiss Me Kiss Me Kiss Me, tout comme la basse de 80’s Teen Movie. Les guitares en brouillard et très distordues provoquant sans doute les comparaisons avec Jesus and the Mary Chain.
Mais on s’éloigne aussi de ces références années ’80 déjà relues par les formations précitées pour d’autres influences plus récentes. Synthés mis à part, Lo-Fi, Hatred and Dinosaurs (tout un programme) aurait eu sa place sur un album de Tapes ‘n Tapes ou du dernier Wolf Parade. Avec une voix qui pourrait être une version apaisée de Spencer Krug. C’est une vraie valeur ajoutée sur toute la longueur de l’album et permet d’éviter toute tentation de n’y voir qu’un pastiche de formations bien établies. Mais cette tentation est balayée par la solidité des morceaux dont certains se permettent de présenter deux visages.
Il y a donc quelque part à Thessalonique un auteur qui se plait à mélanger des choses dont on raffole pour un album qui pourrait être celui qu’on produirait si on était musiciens. Fort heureusement pour vous ce n’est pas le cas et de plus, si les références vous parlent (on le suppose si vous nous lisez), il y a de quoi faire une belle découverte. Ah oui, c’est sorti chez Inner Ear, comme presque tout ce qui vient de Grèce et dont on parle ici.
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
Mais cet album produit (…)
Le post-punk anglais avec morgue est un genre très particulier dans lequel les Londoniens de Squid s’étaient distingués. Il faut dire que ce substrat est utilisé dans tellement de contextes pour tellement de résultats, de Bloc Party à Black Country New Road en passant par Art Brut qu’on peut le décliner de bien des façons.
Et Squid balaie à lui seul une belle partie du spectre, allant même (…)
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête (…)
On va être tout à fait honnêtes, on n’avait jamais entendu parler du Bruxellois Rodolphe Coster malgré un parcours visiblement déjà fourni, avec un gros pied dans la musique de danse contemporaine. Mais ce n’est pas le plus important, on a copieusement apprécié cet album immédiatement familier.
New York est ici un endroit d’enregistrement ici mais aussi un style, avec une forte dose de (…)