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The Cinematic Orchestra - To Believe

mercredi 27 mars 2019, par marc


Cela fait tout de même quelques années qu’on était sans nouvelle du duo anglais (Jason Swinscoe et Dominic Smith). A-t-on loupé plein d’épisodes depuis Ma Fleur de 2007 qui nous avait tant plu ? Même pas, ceci est le premier album depuis 12 ans.

Ce qui n’a pas changé, c’est qu’il y a toujours une pelletée de collaborateurs vocaux. On préférera aux chants sensibles mais parfois trop délicats de Tawiah (Wait for Now/Leave The World) ou Moses Sumney le flow de Roots Manuva qui propose un léger décalage qui nous fait penser à Massive Attack (avec qui il a collaboré).

Mais le meilleur de cet album est aussi et surtout dans les instrumentaux. Les plages dénuées de vocaux sont en effet de très haute tenue. Lessons est de ces morceaux qui savent qu’ils peuvent prendre leur temps et c’est relevé comme ce que Tortoise peut livrer quand ils ont fini leurs céréales. The Workers of Art est quant à lui incrusté de cordes. Elles sont d’ailleurs très présentes sur cet album (To Believe).

Quand un morceau pourrait s’engluer comme du Archive, il se redresse de bien belle façon. On n’attendait pas que le légèrement sirupeux Wait for Now/Leave The World puisse ainsi prendre la tangente avec un son plus consistant. De même, l’alangui A Promise profite de sa longueur hors-normes pour prendre son envol sur un mode plus électronique. C’est un de nos moments préférés de l’album en tous cas.

Exit donc le côté un peu jazzy pour le duo qui mise surtout sur ses capacités à faire monter des morceaux délicats en émulsion revigorante. Cet album s’adresse donc à l’auditeur patient qui sera récompensé par de vrais moments de bravoure.

    Article Ecrit par marc

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