mercredi 8 mai 2019, par
Sans doute que c’est une référence qui doit l’user à la longue, mais si le nom de Rose Elinor Dougall nous est familier, c’est parce qu’on s’en souvient en tant que ‘Pipette brune’. Si on avait trouvé du charme à ses premiers morceaux en solo il y a douze ans déjà (c’était sur myspace, c’est dire…), on avait un peu loupé le filon. Au contraire de celui de sa comparse de l’époque Gwenno (aka ‘Pipette blonde’) partie s’exprimer en gaélique. C’est bizarre la vie parfois.
Ceci est son troisième album déjà, et montre une belle maturité. Quand on découvre un album, on cherche surtout des raisons d’y revenir. Ou de ne pas y revenir d’ailleurs, la vie est courte après tout. Après Echoes, on a su qu’on reviendrait et ça s’est confirmé. Certes, un des morceaux les plus convaincants est livré d’emblée, mais les charmes de cet album ne se dévoilent pas vite.
Ce n’est pas une interprète spectaculaire et si on apprécie cette retenue, elle a une belle voix et des (A New Illusion) avec des morceaux faits sur mesure pour elle. De prime abord, on se dit que certains morceaux manquent un peu d’enjeu. That’s Where The Trouble Started est très léger, les sons sont délicats et aériens Mais l’intérêt n’est peut-être pas là. C’est la finition diaphane qui finit pas séduire. Car elle écrit et produit aussi. Et si on sait que tout faire n’a pas de sens si on ne le fait pas bien, ça démontre à quel point c’est une artiste complète et donne une unité à cet album qui propose une jolie variété. On apprécie ainsi le beau chorus de cordes sur Take What You Can Get. C’est un morceau planant (terme à réhabiliter) et plus dense, en faisant un de meilleurs moments de l’album, tout comme les cuivres discrets sur le mélancolique First Sign.
On s’en voudrait de vendre du rêve et de présenter cet album comme un modèle d’intensité mais une fois qu’on a admis le principe d’une musique évanescente, jolie et aérée, on peut profiter de ce moment certes fort lisse mais indéniablement plaisant. Je ne peux que conseiller à mon modeste (en nombre, inestimable en qualité) lectorat de se frotter à la douceur élaborée de l’ancienne Pipette.
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
Il faut dire aussi qu’elle a pris (...)
Outre un flair hors-normes pour dégotter des talents très actuels (Nadine Khouri, Raoul Vignal, Emily Jane White...), Talitres a aussi le chic de remettre en selle des formations culte. A l’instar de Flotation Toy Warning ou The Apartments, Ralfe Band était passé sous nos radars et c’est le label bordelais qui nous le signale.
Et il fait bien. Si les albums précédents du groupe d’Oly Ralfe datent (...)
The Veils est ancré à l’histoire de ce site puisqu’à peu de choses près ils avaient constitué un de nos premiers coups de cœur, en 2004. On avait évidemment suivi toute leur discographie, noté qu’ils étaient absents depuis un petit temps mais il faut être honnête, on avait un peu oublié l’album solo de Finn Andrews. En une heure et quinze morceaux, un des albums de l’année fait le tour du propriétaire et des (...)
Parfois, il est très facile de cerner une personnalité par un seul de ses traits. Ainsi, on ne peut éviter de penser ‘c’est le batteur de Radiohead’ quand on pense à Philip Selway. En marge donc des albums d’un des groupes les plus passionnants qui soient, il sort dans une assourdissante discrétion des albums vraiment plaisants. On s’était déjà fait l’écho du délicat et attachant Familial et de l’EP qui (...)