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Gina Eté - EP

vendredi 5 juillet 2019, par marc


Intuitivement, on ne place pas la Suisse dans les viviers créatifs. Pourtant, entre Odd Beholder, Sophie Hunger, Ventura, Anthony-Cédric Vuagniaux, Fai Baba, Duck Duck Grey Duck ou Adieu Gary Cooper il y a de quoi faire dans une revigorante variété.

L’emploi de trois langues est une bonne idée et donne du cachet. On se concentre donc sur le résultat de Mauern et on doit bien admettre que c’est réussi, un peu abrasif tout comme il faut. Hazel’s Hope rappelle un peu les ambiances de Portishead, la voix se faisant pour l’occasion plus haute. On aime par contre ne trouver aucun point de comparaison pour Appart Vide, tant sortir des chemins trop balisés de la chanson française est rare est précieuse. C’est John Vanderslice le producteur de cet EP et sachant qu’il a produit Spoon ou emmené avec lui en tournée des gens comme Sufjan Stevens, Okkervil River ou St Vincent, elle est entre de bonnes mains. Il remixe d’ailleurs Windmill pour le faire partir ailleurs, pas le gonfler de beats.

Il semble qu’on ne se lasse pas de découvrir de nouvelles artistes. Le premier album de Lia Ices vient assez naturellement en tête pour la propension à mêler le chaud et le froid (Im Rhy). Avec cet EP, la Suissesse montre sa versatilité et son talent. Nul doute qu’elle tirera dans moins de directions pour la suite, mais beaucoup de possibilités lui sont ouvertes.

    Article Ecrit par marc

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