mercredi 18 septembre 2019, par
La mémoire étant ce qu’elle est, il est souvent opportun de relire ce qu’on a dit d’un artiste quand on en a parlé pour la dernière fois. Et bien souvent, on retrouve les mêmes sensations à quelques années d’écart. Ce qui a été dit de Jean-Louis Bergère il y a six ans est toujours d’actualité en tous cas..
Jean-Louis Bergère, pour rappel, c’est de bon ton. Bon ton de la voix en tous cas, chaude et peu portée sur le pathos. Bon ton des textes aussi, qui ne me sont comme la première fois pas apparus comme très émouvants mais comme ils prennent beaucoup de place selon la loi du genre, il faut préciser que c’est adroit tout de même, évitant avec succès les écueils d’une poésie trop allusive. C’est tout de même occasionnellement un peu sentencieux sachez-le. On se sent mesquin de comparer le Nawelka Café à, disons, Music-Hall de Dominique A dont la déclamation dégage une tout autre puissance.
La musique est également de bon ton, très en phase avec le propos. C’est une musique d’espaces, avec des sons de guitare très travaillés qui prennent une belle place. Inouï monte un petit peu, rappelant ce que peut faire Bertrand Belin mais il ne lâche pas les chevaux quand il pourrait le faire sur Ce Qui Demeure qui peut compter sur une efficace combinaison d’arpèges et de violon. Cette constance dans la lenteur est une donnée à prendre en compte avant de se lancer dans l’écoute intégrale. Il y a certes un peu de rythmique. Quand on atteint le mid-tempo, Aurore (un des moments les plus enlevés) pourrait passer pour une poussée de fièvre. Pour le reste on signale pour l’anecdote une allusion à Léonard Cohen (L’Homme Qui Chante) et quelques mots en anglais avec le toujours particulier accent hexagonal. Ce qui n’est pas anecdotique par contre c’est qu’il y a de vraies belles mélodies (Tout Le Poids,Murnau). Le tout est livré avec un sérieux de Pape.
On a perdu l’habitude d’une chanson française entièrement au premier degré, sans ironie et complètement orientée vers sa propre poésie. Si cette austérité n’est pas éliminatoire pour vous, Jean-Louis Bergère est définitivement à découvrir parce qu’il y a d’indéniables qualités mélodiques et de sobriété. J’avoue que cette aridité n’a pas suscité chez moi l’émotion pure que le recueillement imposait.
C’est via un très bel EP qu’on avait découvert Mirabelle Gilis et on avait constaté qu’elle donnait un bon coup de fouet à Miossec qui a toujours eu besoin d’un apport extérieur pour se dépasser (on pense à Yann Tiersen sur Finistériens). On espérait que cette collaboration continue mais on ne l’imaginait pas sous cette forme.
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