mercredi 6 novembre 2019, par
Evidemment il y a maintenant des formations comme Baden Baden ou Volin mais il y a depuis un petit temps des groupes canadiens pour faire autre chose en français. Avec des réussites (les bons moments de Malajube ou Karkwa) ou moins (Pas Chic Chic). Il n’est à cet égard pas anodin de noter que Corridor est signé sur l’indispensable Sub-Pop de Seattle (qui a non seulement découvert Nirvana mais aussi fourni Fleet Foxes, The Shins, Band of Horses, Wolf Parade ou Shearwater), gage non seulement de qualité mais de stature internationale.
Junior est un exemple typique d’une pollinisation croisée réussie entre l’excellence indie canadienne et l’emploi d’une langue qui pourrait apparaître comme incongru dans un contexte musical pareil. La voix est d’ailleurs très en retrait. On doit tendre l’oreille pour comprendre et bon, c’est le style qui veut ça. On n’est clairement pas chez leur voisin de Pierre Lapointe.
Topographe est le genre de dream-pop des grands espaces et aux voix aériennes qu’on a déjà rencontré chez leurs voisins de The Besnard Lakes et ils établissent le même décor sur le langoureux morceau final. Pour le reste, c’est un album nerveux et ramassé où on note des influences kraut et de la tension sur Domino qu’ils arrivent à mêler à leur musique de base. Ca part sans qu’on ne se rende compte de rien.
La dream-pop dense d’Agent Double est le genre de morceau qui doit sans doute beaucoup à Deerhunter. Une fois constatée, cette référence revient souvent en tête par cette propension à mêler des genres sans jamais se départir de sa personnalité. Avouez que c’est un compliment rare. On le constate, ça valide pas mal de genres et de manières qui sont appréciées de la maison. Leur tension leur permet de rendre le tout assez homogène, les différences se faisant à la marge. La différence étant dans le dosage subtil d’une basse est en avant (Goldie), d’un riff de guitare plus anguleux (Junior) pour modeler ce post-punk. L’évocation de déplacements et de guerres indiennes de Grand Cheval apportant une dose de mélancolie au tout.
On écoute donc Corridor parce que Junior est un fort bon album de dream-pop tout à fait à la hauteur de ce qu’on attend d’un album du genre, urgent et intense. Qu’il soit chanté en français est dans ce contexte un supplément d’originalité et de personnalité qu’on salue et recommande.
Non, sincèrement, il en reste encore beaucoup des chanteurs français à découvrir ? Entre Max Darmon, Acquin ou Prattseul, cette année a été riche en rencontres. On ne va pas s’en plaindre, c’est certain, parce que la connivence s’est établie assez vite.
Evidemment, on a pensé tout de suite à Florent Marchet pour cette propension à mêler morceaux avec récitatifs et ’vraies’ chansons. Disons-le aussi, on (...)
Après un EP qu’on avait déjà beaucoup apprécié, le duo Muet propose un album qui ne surprendra pas ceux qui s’étaient déjà frottés à l’univers de Colin Vincent et Maxime Rouayroux, surtout que quelques morceaux de l’EP se retrouvent aussi ici.
On pense toujours à Thom Yorke au niveau du résultat mais aussi de la démarche, du projet parallèle pour explorer des pistes plus abstraites en marge d’un groupe plus (...)
En haut de la liste des critiques fastidieuses, il y a les compilations d’hommages. Disparates dans leurs intervenants et hétérogènes dans les résultats, ils sont aussi sympathiques à picorer que compliqué à résumer. Sur le papier pourtant, il y a beaucoup de raisons de se coltiner celui-ci. Come des participants chers à nos cœurs et un répertoire pas trop usé qui a ses perles qui ont souvent eu le (...)
Pendant plusieurs années, on a pris l’habitude de croiser des morceaux de Glauque, à un tel point qu’on était persuadés que ce premier album n’en était pas un. Mais entre recevoir un morceau percutant de temps en temps et enchainer autant d’upercuts d’un coup, il y a tout de même une fameuse marge.
Evidemment, le champ lexical de la boxe n’est pas facile à éviter ici. ‘Album coup-de-poing’ est un (...)