lundi 21 août 2006, par
Du rock progressif. Déjà on s’étonne. Instrumental. Là, on panique. Et on a tort. Car rien ne vaut l’absence de voix pour installer des climats, vu que l’enjeu du couplet-refrain-bridge n’a plus de sens. Ici, le côté austère de la pochette est encore renforcé par le nom des morceaux, qui sont juste des numéros de I à V.
Le I fait semblant de nous apaise, en nous inquiétant quand même. Et puis c’est le déluge, un peu comme si Angel Dust de Faith no more (on est sur le label de Mike Patton, d’ailleurs...) était un instrumental de 15 minutes. Le II inquiète plus par la qualité que par le climat. En effet, les guitares ’gothiques’ ne sont pas du meilleur goût.
Le morceau poétiquement appelé III est apaise jusqu’à ce qu’une guitare viennent imprimer un tempo mais un peu comme si le groupe se laissait griser par cette apparition, comme si elle venait d’ailleurs. Le psychédélisme le plus classique, celui du Pink Floyd de Syd Barrett, un morceau comme Interstellar Overdrive pour fixer les idées de ceux à qui cette référence dit quelque chose. On a donc un psyché sombre et le mélange prend (enfin). Les meilleurs moments de l’album sont à venir, comme IV et son apaisement délirant (sisi) et V pour ses improvisations sur fond de musique tendue.
Si vous abordez la musique instrumentale dite post-moderne, je vous conseille tout de même plutôt le TNT de Tortoise, mais ceci constitue une excellente musique de fond si vous devez prendre les poussières de votre appartement gothique. (M.)
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