Accueil > Critiques > 2019

Yann Tiersen - Portrait

mardi 21 janvier 2020, par marc


Cet album de Yann Tiersen est une copieuse (25 titres) relecture en mode analogique de morceaux existants plus trois inédits. A qui s’adresse-t-il ? C’est compliqué à définir, on ne peut pas l’appréhender comme un best-of puisqu’il ne reprend pas tous ses morceaux emblématiques (il en a d’ailleurs sorti un en 2018). Il n’est pas non plus en panne d’inspiration non plus puisqu’il avait sorti un album en bonne et due forme quelques mois auparavant.

Mais comme on suit le Breton depuis 20 ans, on passe outre cette question et on prend du plaisir à réécouter ces morceaux et on a surtout l’envie de se replonger dans plusieurs hauts faits de sa discographie. Sont aux rendez-vous quelques moments forts et classiques comme La Dispute, témoins de son sens sens mélodique renversant. Un petit Rue Des Cascades ou The Wire fait toujours son effet.

Pour retravailler certains morceaux, il y a de nouvelles collaborations permettent de donner une nouvelle coloration à certains morceaux. Il a toujours un beau carnet d’adresses et ici, il est allé chercher de nouveaux noms. Quand Gruff Rhys reprend le rôle de Dominique A sur Monochrome, c’est forcément différent. Et puis c’est évidemment une bonne idée d’utiliser Blonde Redhead sur Closer. On retrouve sa fille Emilie Tiersen sur un Gwennilied qu’on devine Breton. C’est une de ses marottes plus récentes, plus ambient, qui prend ici plus de densité mais n’atteint pas le niveau d’émotion suscité par les autres morceaux plus marquants de sa discographie. Pell avait déjà été identifié comme une des réussites de cette manière-là. On ne sait pas qui chante sur Chapter 19 et cette montée est bien belle.

Retrouvailles pour beaucoup, découverte possible pour d’autres, ce Portrait du Finistérien est un petit supplément qui ne se refuse pas. Il s’adresse sans doute plus à l’amateur/trice qu’à celui qui découvre la toujours intéressante discographie de Yann Tiersen. A ces derniers/ères on conseillera sans doute le double live C’était Ici.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

2 Messages

  • Yann Tiersen - Portrait 22 janvier 2020 06:34, par Laurent

    Je trouve que divers morceaux sur cette anthologie hybride surpassent les versions originales ; bien sûr, c’est valable pour les morceaux plus récents et non pour les grands classiques cités. Sauf erreur, c’est le collaborateur récurrent Ólafur Jákupsson qui pose son flow sur Chapter 19. À titre anecdotique, c’est en me ré-enthousiasmant à l’écoute de ce "Portrait" que je me suis replongé dans la disco "bretonne" de Yann Tiersen, qui m’avait un peu perdu ces dernières années. À tort, comme il l’affirme de belle façon ici.

    repondre message

    • Yann Tiersen - Portrait 24 janvier 2020 13:57, par Marc

      Oui, l’intérêt de l’album est manifeste, toutes les versions sont soignées et la sélection est représentative de toutes ses périodes. Pour ma part, je suis allé réécouter le live ’C’était Ici’ et tout tient encore remarquablement la rampe.

      repondre message

  • Rufus Wainwright – Folkocracy

    S’il n’est pas immédiatement associé à une scène folk historique, le pédigrée de Rufus Wainwright ne laisse pas de doute. Il est le fils de Loudon Wainwright III et Kate McGarrigle (chanteurs folk proches de la scène de Laurel Canyon) après tout et tant qu’à rester en famille ses sœurs Lucy et Martha sont là, sa tante Anna McGarrigle aussi. Mais ce n’est pas vraiment un album familial pour autant, il y a (...)

  • Clara Engel – Sanguinaria

    Oui, Clara Engel nous revient déjà. Mais c’est surtout parce qu’il nous avait fallu du temps pour faire le tour de Their Invisible Hands. On connait maintenant l’univers de l’artiste canadienne et on se sent tout de suite chez nous. Eloge de la lenteur, du recueillement, il pousse à la contemplation et à reprendre le contrôle du temps. Donc il faut aussi la bonne disposition. Tout comme on n’entre pas (...)

  • Dan San - Grand Salon

    On ne va pas se mentir, il faut une petite adaptation à l’entame de ce nouvel album de Dan San. Eux qu’on avait vu évoluer d’un folk ample à un folk puissant avant d’incorporer des éléments plus psychédéliques. La trajectoire vers toujours plus de légèreté ne sera pas infléchie par ce troisième album.
    Les voix ne sont plus aussi typées, même si elles poussent encore parfois à l’unisson. On pense même (...)

  • Feist - Multitudes

    On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
    On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient (...)