Accueil > Critiques > 2020

NinjA Cyborg - The Sunny Road EP

mercredi 5 août 2020, par Marc


L’introduction sur leur page Bandcamp est tellement correcte que je m’en voudrais de simplement la paraphraser. “Ce duo pyrénéen dont la passion pour les synthétiseurs analogiques n’a d’égal que leur amour pour le cinéma d’action des années 80, nous livre avec leur premier EP la bande originale d’un nanard action / SF qui aurait pu sortir en 1985, le tout mis en scène à grands coups de Juno 60 et de TR606”. Voilà tout est dit ou presque, sauf que je vous dois un commentaire sur le résultat.

La série Stranger Things a mieux que tout autre cristallisé le retour d’une esthétique honnie, un peu annoncée par l’excellente musique du film Drive. Des formations comme Muse ont laissé s’exprimer leur mauvais goût très sûr et se sont engouffrés dans la brèche (voir cette intéressante pochette par ceux qui ont aussi illustré Stranger Things). Cet amour de la nostalgie permet de décomplexer à la fois les artistes qui peuvent s’en délecter et ceux qui comme moi trouvent l’esthétique parfaitement hideuse tout en convenant que ça convient à une musique par ailleurs très emballante parce que catchy à souhait (The Sunny Road).

Mais si on a déjà parlé de formations qui utilisent ces instruments hors d’âge et cette image, le duo pyrénéen se concentre aussi sur une ancienne façon de faire claquer des morceaux. Parce que pour que ça marche, il faut y aller à fond et c’est ce qu’ils font sur Masters of Fury. Il faut des mélodies aussi, et il y en a sur A Walk With Jane et une envie qu’on devine grosse comme ça (au moins). Ils varient aussi les climats, comme pour une vraie BO (le plus stressant Psycho Panic). On est pourtant surpris d’entendre du chant, avec une voix de support selon les canons du genre. Non, ce n’est peut-être pas le meilleur moment d’ailleurs.

Difficile de soustraire une oeuvre à son contexte, même de revival. Se contenter de dire qu’on en apprécie la musique est non seulement simpliste mais aussi un peu faux puisque le fond assumé colle tellement au résultat que le kitsch inhérent au genre devient lui-même une source de plaisir.

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

  • MHUD - Post Parade

    Il arrive qu’on voie débouler un artiste sans rien savoir de lui. C’est un peu ce qui s’est passé avec ce premier album de Matthieu Hubrecht dont on sait toujours peu en fait. Sa musique aussi arrive un peu masquée. On pense d’abord avoir affaire à une chanson française aux sonorités années ’80 mais on remarque vite que c’est plus pointu que ça
    L’instant Fragile est dans cette veine eighties, avec une (...)

  • Ladytron - Time’s Arrow

    Il ne faudra pas beaucoup de temps pour renouer avec Ladytron, quelques secondes ont suffi pour que cette voix et son écho qui maintient un peu de mystère reviennent avec leur charriot de souvenirs (c’est comme un charriot de desserts mais plus nostalgique).
    C’est leur ADN, leur marque de fabrique depuis qu’ils ont émergé avec l’electroclash. On ne s’étonnera donc pas de retrouver des sons plus (...)

  • Projet Marina - Loin des Dons Célestes

    On le répète même si c’est une invitation implicite au remplissage de boîte mail, découvrir les artistes en ligne directe est toujours un plaisir. Et c’est ainsi qu’on a rattrapé avec leur second album le train du duo français.
    Il pratique une musique d’hybridation, entre veine froide électronique des eighties et tentations plus modernes. Mais s’ils revendiquent une inspiration de Tuxedomoon dont le (...)

  • Ultra Sunn - Night Is Mine (EP)

    Vous commencez à nous connaître, vous savez qu’on ne recule jamais devant une petite dose de darkwave bien sentie. Musique de niche et de passionnés, elle garde une étonnante vivacité. Le duo mixte du jour (Sam Hugé et Gaelle Souflet) nous vient de Bruxelles et sort un premier EP sur le label espagnol Oraculo Records et est édité par Jaune Orange.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils maîtrisent (...)