vendredi 13 novembre 2020, par
Beyries a su tout de suite nous mettre à l’aise. Quand après quelques secondes on se remémore une des raisons de notre attachement à Feist, on sait qu’on a frappé à une bonne porte, que ce Closely est tout simplement un de ces morceaux qu’on a l’impression de connaître depuis toujours.
Over Me brise résolument cette sphère intimiste pour quelque chose de plus spectaculaire, entre ce qu’on avait entendu chez Deb Oh et Florence and the Machine. C’est indéniablement réussi, même si un peu plus passe-partout. Ce balancier entre les deux tendances occupe tout l’album, avec Into You dans le premier, ajoutant de belles cordes au passage. Sa belle voix élastique n’en fait pas des caisses. On est souvent impressionnés par Florence Welch avant que la lassitude ne s’installe. Pas ici, elle maintient le cap et varie le ton, plus langoureux et rêveur sur Out of Touch.
On retrouve le souffle d’une Feist à une autre occasion, sur le (relativement, avouons-le) plus aventureux et surtout plus dense The Story of Eva. Et si c’est toujours bien mais moins marquant quand elle pousse jusqu’au mid-tempo sur Graceless, la délicatesse d’Anymore est impeccablement maîtrisée. En moins de deux minutes tout est dit, le suc ne s’évapore pas. Petit bonus québécois, il y a un morceau en français. Elle y chante de façon un peu plus affectée mais la mélodie simple fait mouche et nous retiendrons Nous Sommes même et surtout s’il est un peu atypique
Le réservoir de plaisir auditif canadien apparaît donc comme sans fond. On éprouve d’emblée une sympathie énorme pour cette artiste qu’on découvre seulement sur son second album alors que le premier avait eu un certain succès outre-Atlantique. Entre une ampleur jamais démonstrative et une intimité touchante, Amélie Beyries a beaucoup à offrir. Les amateurs d’originalité ultime pourront rester sur leur faim, ceux qui apprécient la justesse se font une nouvelle amie.
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)
Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)
Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
Même s’il ne convient pas de juger un livre (…)
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
Si le style vous est familier, sachez que rien ne change vraiment ici, et c’est tant mieux tant cet univers (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)
On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)