lundi 21 août 2006, par
Moby a tout essayé. De la techno quand ce n’était qu’une culture underground (période Go, Hymn par exemple), du revival punk (l’album Animal rights) et même de la reprise copie carbone de Joy Division (l’inoxydable New Dawn fades).
Et puis, d’une idée somme toute assez simple, dépoussiérer de vieux standards de gospel ou de 78 tours de blues, il a fait un hit mondial. L’album Play le propulse au firmament des ventes mondiales et contient de jolies réussites (Porcelain) l’autorisant à tutoyer les plus grosses ventes. Puis à force d’enfoncer les mêmes portes (18) il lasse. On se laisse tout de même convaincre par ses prestations scéniques de bonne humeur communicative, lui qui arpentait il y a bientôt deux la grande scène de Werchter avec sa guitare pas branchée (mais bon, une heure après c’était Massive Attack, un autre monde d’intensité).
Moby nous revient donc et a eu le fort bon goût de changer de style, sentant le filon s’épuiser. Pas de samples historiques, des chansons pop, évoquant même Midnight oil dans les refrains unanimistes (Raining again), voire le Bloodhound gang (Lift me up). Certaines mélodies sont toutefois bien tournées (Where you end, Love should, Slipping away) mais bien trop mièvres. Après quelques hésitations, on reconnait la reprise version sucrette du Temptation de New Order. Une fois qu’on a découvert l’origine du morceau, on se rend compte que on a bien rigolé, mais que 5 minutes, c’est un peu long pour une blague de ce calibre. Les arrangements sont trop propres et la voix de Moby n’est pas non plus une garantie de personnalité. Les tentatives de retour sur le dancefloor (Very) manquent du moindre sex-appeal Diana Rossien pour ne pas énerver. On sent la volonté d’offrir des succédanés cheap à quelques gosses pointures. Massive Attack aurait pu réussir le I like It. Pas lui.
Le tout fait quand même trop "variété internationnale" pour avoir un quelconque intérêt. Pas nauséabond, juste dépassé par les standards actuels du gros son pop underground. (M.)
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