Accueil > Critiques > 2021

José González - Valley Local

mercredi 29 septembre 2021, par marc


Quand on se penche sur un nouvel album de José González, on se demande combien d’épisodes on a manqué depuis le dernier et la réponse est claire : aucun. Il y a donc six ans qu’on n’a plus eu de nouvelles, comme il avait fallu 8 ans pour qu’il nous revienne avec Vestiges and Claws. On ne l’a cependant pas oublié, parce que cet art de l’arpège délicat lui rend la citation inévitable à l’écoute d’artistes comme Will Stratton ou Raoul Vignal.

On retrouve immédiatement ses spécificités par rapport à ces artistes très chers à nos cœurs. Si le Suédois d’origine argentine s’est exprimé en Anglais depuis qu’on le connait, il pratique les deux autres langues sur cet album. L’espagnol ne dénature évidemment pas son style. L’album prend alors des chemins de traverse plus orientaux, évoquant un petit peu les derniers exercices de Piers Faccini et la beauté de Jawhar. Le suédois chanté de Tjomme comme ça sonnant aussi exotique et familier que l’arabe du Tunisien. Autre originalité de cet album, il est rehaussé de chants d’oiseaux enregistrés près de son domicile et ce n’est pas ça qui va en altérer la beauté et l’intimité.

Parce qu’il reste délicat, immédiatement et irrémédiablement beau, son style ne souffre évidemment jamais des modes. A-t-on jamais cessé d’écouter Pink Moon de Nick Drake ? La beauté intemporelle de The Void est là pour le rappeler. Mais si les exemples cités s’étoffent avec des orchestrations plus luxuriantes, José se tourne vers la pulsation, vers du soleil confinant à la world music. Oui, on peut mettre un sacré rythme avec une guitare acoustique et cet Head On est bien entêtant. Et dans un genre différent la pulsation de Valle Local frappe plus fort et juste qu’on ne le soupçonne. On a toujours une place en nos cœurs et nos oreilles pour José González même si bien d’autres viennent nous gratifier de leur guitare.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Stranded Horse – The Warmth You Deserve (with Boubacar Cissokho)

    Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
    Si le style vous est familier, sachez que rien ne change vraiment ici, et c’est tant mieux tant cet univers (…)

  • The Imaginary Suitcase – A Chaotic Routine (EP)

    Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)

  • Basia Bulat - Basia’s Palace

    Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
    Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)

  • Jawhar - Khyoot

    Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)