lundi 11 octobre 2021, par
Même quand une formation nous est inconnue, il reste des points de référence. La formation sicilienne est ici enregistrée par un certain Carlo Barbagallo dont on croise le nom sur bien des productions transalpines (De Marion par exemple).
Voix éloignée, guitares un peu vrombissantes, on sent sur 1992 que l’influence de Sonic Youth se ressent encore dans la musique actuelle. Le titre étant sans doute un genre d’hommage. Les références sont en effet à aller chercher dans cette décennie révolue qui marque un étrange retour. On entend donc du rock alternatif tel qu’on l’entendait à l’époque avant que des groupes comme Bush viennent dégrader l’appellation.
Même les moments plus apaisés sont marqués par ce son (Autumn Afternoon). Il faut quand même avouer que The Silence Of The Country n’est pas palpitant, les morceaux ont tout de même besoin de leur enrobage noise pour exister.
On est en effet à la limite de la vague bruitiste à la My Bloody Valentine (Exceptional Day). The Lazy Revolution est un album pour nostalgiques, ou à tout le moins ceux qui veulent faire revivre certaines riches heures.
Les archives du site sont formelles, c’est la troisième fois qu’on vous parle d’artistes estoniens (c’était ici et ici). Exotisme relatif mis à part, on ne sera pas trop dépaysés ici. Parce que le pianiste Laur Pihel et la chanteuse Liisa Grünberg proposent une musique acoustique apaisée, ce qu’on aurait pu deviner en apprenant que c’est une sortie de Schole records, le label de l’indispensable Akira Kosemura. On a ici droit à quatre déclinaisons d’un même morceau.
On retiendra évidemment la version de base, avec Violoncelle, qui vaut à elle seule le détour, comme une version (encore) plus délicate et classique de ce que proposait Agnès Obel. La mélodie est très belle, fort heureusement vu sa présence répétée. La version au bansuri (une flûte d’origine amérindienne) se montrant bien plus anecdotique peut-être mais permet aussi d’élargir le spectre et le son.
Cet échantillon et ses variations mettent donc en évidence deux talents qu’on ne connaissait pas et qu’on aimerait retrouver bien vite.
Il est rare qu’un EP de remixes soit autre chose qu’un bonus pour pur fan. Il est encore plus rare qu’on ne connaisse que ça d’un groupe et qu’on le découvre via ce biais. Dans le cas qui nous occupe, c’est plutôt une bonne chose tant on apprécie le point d’équilibre trouvé ici. Il y a en effet d’emblée des sons électroniques et puis ça se lance, avec un côté à la fois râpeux et hypnotique qui fonctionne bien en tous cas.
Visiblement, le groupe de Chicago est de ceux dont les moments plus apaisés semblent tendus tout de même (Twenty Percent Brighter). Mais il y a aussi des instants plus rentre-dedans comme Peruvian Mountain Fight qui rappelle la déclamation d’un certain pan de la musique alternative des nineties et comme ils trouvent le bon dosage d’énergie et de contrôle, on apprécie vraiment. An Unexploded Dream revu par Nyles Lannon (de Film School) est un morceau plus éclaté, à la lisière du psychédélisme.
Derrière une magnifique pochette se cache une interprétation de morceaux qui fait mouche, à tel point qu’on ait envie que leur style, ce soit précisément ce qu’on entend ici.