mercredi 16 mars 2022, par
On s’est depuis longtemps habitués à ne pas rechercher chez des groupes le frisson de leurs débuts. Quand ceux-ci remontent à plus de quinze ans, c’est une nécessité. Pourtant, certains arrivent à garder leur attrait même si les raisons de notre attachement ont changé. Dit plus simplement, on n’attendait pas énormément de choses d’un nouvel album de Band of Horses.
Warning Signs nous cueille donc à froid, on n’avait plus entendu de morceau aussi saignant de leur part depuis belle lurette. Depuis leur insurpassable premier album ? Peut-être. Et Crutch (single annoncé comme The new single from the 3rd best band in the Carolinas) confirme cette excellente impression. Leurs guitares, la voix de Ben Bridwell ne s’expriment jamais aussi bien que quand il y a un peu de niaque.
Ils quittent cependant leurs tendances plus soft-rock et on sera les derniers à le déplorer. Mais pas pour longtemps, Tragedy of The Commons est plus discret, avant de presque s’effacer complètement. Vu comme moment d’apaisement et non plus comme base de l’album, ce ton-là nous plait aussi. Leur style, c’est de toute façon cet entre-deux entre americana et dream-rock brumeux. C’est le versant plus compact de la musique des grands espaces de The Besnard Lakes (In The Hard Times).
Il y a donc ces moments où la balade se fait intense (In Need of Repair) et rien que pour ça on ne regrette pas le déplacement. Sans doute qu’on ne prête qu’aux riches, ou à tout le moins à ceux qui nous ont déjà fait vibrer mais on les suit sur Lights. Il suffit donc d’un peu d’énergie occasionnelle pour secouer de temps à autres le rock brumeux de Band of Horses. Ce Things Are Great y trouve un équilibre inattendu et bienvenu. Retrouver des amis en forme est un plaisir ineffable.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
The National est sans doute le groupe qui nécessite le moins d’introduction. Parce que si on considère les critères du succès et de la pertinence artistique actuelle, c’est sans doute le plus grand groupe de rock du monde. Si on ajoute qu’Aaron Dessner s’est hissé sur le toit du monde des producteurs, que son frère jumeau Bryce réussit quelques belles musiques de film et que des projets comme LNZNDRF (...)
Sororité est sans doute le premier mot qui vient en tête à l’évocation de boygenius. Depuis ce live de KEXP où elles sont accueillies par Sheryl Waters, on a fondu pour cet incroyable trio. A priori, leur seul EP de 2018 n’appelait pas de suite mais comme c’est visiblement l’envie seule qui les guide ici, elles ont voulu prolonger l’expérience. Il faut dire que la démarche n’était pas celle d’un (...)
Si on a depuis toujours associé Xiu Xiu à la personnalité hors-normes de Jamie Stewart, on sait que la place d’Angela Seo est centrale. Le caractère de duo est maintenant encore mieux établi, la parité étant assurée au chant. Mais n’attendez pas de changement de cap, la flippante musique de Xiu Xiu garde tout son mystère.
Cet Ignore Grief n’a pas la flamboyance electro de certains essais antérieurs. Il (...)