mercredi 11 mai 2022, par
Plaquer du piano sur un album électro semble une idée improbable. Mais repousser les limites de l’improbable semble une mission de tous les jours pour Chilly Gonzales. Il a ici jeté son dévolu sur un classique electro de Plastikman (un des prête-noms du génial Richie Hawtin) sorti en 1998 sous la houlette d’un troisième comparse canadien, Tiga.
Si j’ai usé l’incunable Transitions, acte fondateur minimal, je n’ai jamais plongé plus avant mes explorations du maitre. Une erreur sans doute partiellement réparée par l’écoute du Consumed original qui rappelle à quel point ce son deep a une influence sur des artistes comme Stefan Bodzin ou Uzul. C’est opaque et fascinant, forcément, avec cette propension à faire de la répétition sans en faire vraiment.
Comme pour un cahier de coloriage, on peut parfois regretter la pureté du noir-et-blanc mais force est de constater que vu l’aspect aride des morceaux de base, il y avait de la place pour ajouter un instrument. Et les additions sont judicieuses, bien dans l’esprit des ambiances ouatées de Hawtin. Alors que les penchants kitsch de Chilly Gonzales sont parfois trop manifestes pour être narquois, il trouve ici la bonne distance. C’est rare qu’un ajout augmente la légèreté pourtant c’est le cas.
On ne sait pas si c’est Chilly qui échange son piano pour des sons de clavier sur Consume mais c’est une diversion bienvenue, tout comme la belle profondeur de Converge. Et puis il y a ce très long Consumed. C’est là que le piano de Gonzales prend le plus ses aises, aère le morceau qui n’en avait peut-être pas besoin. La pulsation est irrésistible, mouvante par très petites touches.
La fusion de styles est un art compliqué à réussir mais force est de constater que le mélange prend ici. Cette adjonction rend cet album plus facile d’accès que son géniteur tout en préservant une part de son mystère originel.
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