Accueil > Critiques > 2022

Barzin - Voyeurs in The Dark

lundi 2 mai 2022, par marc


Si les rencontres avec Barzin sont plutôt espacées, les retrouvailles ont toujours été faciles. Il s’est en effet passé 8 ans depuis son dernier album. Le chanteur canadien a en tous cas mis à profit cet intervalle pour faire évoluer son univers.

On ne retrouve donc plus vraiment d’arpèges acoustiques. Exit donc les ressemblances autrefois flagrantes avec Spain, remplacées par une légèreté de tous les instants qui est à la fois la force et la potentielle réticence. Force parce qu’on n’a plus l’impression d’entendre l’album d’un autre artiste et que cette évolution semble naturelle. Réticence parce que l’attention peut aussi s’échapper en plusieurs moments. Il insère même des morceaux entièrement instrumentaux en guise de transition, au cas improbable où les pulsations auraient augmenté.

Ce n’est cependant plus aussi lent qu’auparavant. Mais on parle d’une lenteur comme celle de Spain précisément, de celle qui impose son propre rythme et pousse à la contemplation. L’exploit est donc de pousser le tempo, d’ajouter des éléments plus jazzy et de garder une incroyable légèreté à It’s Never Too Late To Lose Your Life. Evidemment, l’attention n’est pas captée en permanence et on ne se hisse pas toujours à ces sommets mais il y a d’autres raisons de satisfaction. Notamment quand il ose se lancer dans de plus longues digressions musicales sur To Be Missed In The End qui pourrait être une version apaisée de Gravenhurst, avec un son plus doux que chez le tellement regretté Nick Talbot.

Ceci est un peu une masterclass d’évolution. Le trop rare Canadien garde sa discrétion, certes mais comme à chaque fois il s’impose naturellement sans même sembler le faire. Si ce n’est pas le genre de musique qui marque au fer rouge, elle plait écoute après écoute, et c’est bien là le plus important.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Stranded Horse – The Warmth You Deserve (with Boubacar Cissokho)

    Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
    Si le style vous est familier, sachez que rien ne change vraiment ici, et c’est tant mieux tant cet univers (…)

  • The Imaginary Suitcase – A Chaotic Routine (EP)

    Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)

  • Basia Bulat - Basia’s Palace

    Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
    Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)

  • Jawhar - Khyoot

    Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)