Accueil > Critiques > 2022

Gabriiel – Treasure in The Garden

mercredi 4 mai 2022, par marc


Les artistes français pratiquant avec talent des genres folk et dérivés font partie des amis de nos oreilles. On avait déjà ajouté Gabriiel à Raoul Vignal ou The Wooden Wolf à la liste sur foi d’un prometteur premier EP. Evidemment, on est restés aux aguets pour le premier album et on n’a pas eu tort.

La plage titulaire montre déjà une belle palette, avec ces cordes majestueuses et graves, de belles harmonies avec la choriste qu’on retrouvera tout au long de l’album et une sensation d’ampleur et la force tranquille qu’on avait déjà tant aimées chez Dan San. Il garde sa propension à être plus pop et direct à l’occasion. La conjonction de cette aptitude et des versants plus sombres fonctionne sur la longueur en tous cas. Surtout qu’il passe sans cesse de l’un à l’autre au sein même d’un morceau (Sleeping), cassant tout aspect linéaire ou convenu. Après deux morceaux, tout est déjà posé.

Mais ce folk ample parfois relevé de roulements de batterie n’est pas la seule chose qu’on entend ici. On entend déjà sur Paradise quelques samples, une pulsation plus électronique sans que le propos ne semble le moins du monde dénaturé. Il tente déjà l’échappée hors du carcan folk et on peut dire que c’est une louable intention. Il y a de l’intensité sur I Believe qui pousse le curseur encore un peu plus loin. Oui, l’album est séquencé de façon pertinente. Est-ce que les sons plus synthétiques de Life and More annoncent un revirement ? Trop tôt pour le dire sans doute mais force est de constater que si c’est réussi, le résultat est sans doute un peu plus convenu aussi. On replonge donc avec plaisir dans la beauté simple du Please final.

Les promesses d’un EP brillant se voient confirmer et on décèle déjà quelques pistes d’évolution. Bref, c’est un bon album pour le présent et un artiste définitivement à suivre.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Stranded Horse – The Warmth You Deserve (with Boubacar Cissokho)

    Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
    Si le style vous est familier, sachez que rien ne change vraiment ici, et c’est tant mieux tant cet univers (…)

  • The Imaginary Suitcase – A Chaotic Routine (EP)

    Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)

  • Basia Bulat - Basia’s Palace

    Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
    Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)

  • Jawhar - Khyoot

    Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)