vendredi 13 mai 2022, par
La filiation en chanson française est un mal endémique presque équivalent à celui de la politique belge. Mais ce n’est pas le propos ici. Comme on est infichus de citer un titre de Jacques Higelin (son grand’ père), Arthur H. (son père) ou même Izia (sa tante ?), on est presque vierges à l’entame de ce premier EP de Marcia Higelin. Voyez ça comme un privilège de l’inculture.
On est accueillis par un lit de cordes mais bien vite on se rend compte que c’est cette voix claire et forte qui est le point d’orgue de ce qu’on entend. Il faut oser mais on la suit. Dans le genre de chanson française virtuose, on ne fera évidemment pas l’économie d’un rapprochement avec Camille sur Mauvais Sort. On se dit aussi que cette emphase est dû à l’excitation du premier enregistrement et s’atténuera forcément avec le temps. Mais si on se laisse aller, il faut convenir que cet engagement total fonctionne sur Prince de Sabat, avec un grand renfort de chœurs.
L’autre talent est indiscutablement mélodique, celles de Mélopée d’Infortune ou des Larmes Du Crocodile sont à tomber, l’échine décide dans ces cas-là et elle frissonne. La production n’est jamais envahissante, plutôt classieuse et laisse de la place à ses deux qualités principales.
On ne peut pas nous soupçonner de frétiller à l’évocation du patronyme. Non, on parle de ce talent parce qu’on le décèle, parce qu’on devine une originalité qu’on ne rencontre pas tous les quatre matins. Cette expressivité de tous les instants pourra séduire ou rebuter mais non seulement on se range dans la première catégorie mais on sait qu’on a envie d’en savoir plus.
Jeanne Cherhal est une chanteuse moderne. Elle n’a en tous cas jamais reculé devant la dualité entre chansons d’amour et chansons sur la condition féminine, on ne décèle ici aucune déviation de sa trajectoire en la matière. Paradoxalement, c’est le conseil mal informé d’un exécutif de maison de disque qui lui a suggéré que ça pourrait être pas mal, pour elle, d’écrire des chansons féministes (…)
“Un disque de rock’n’roll en solo. Tout comme le chanteur sur la pochette n’est pas Chuck Berry, l’oiseau n’est pas un marabout mais un jabiru d’Amérique.”
Même la lacunaire introduction est du Nicolas Jules pur jus, ça ne change pas. Ce qui change, et c’est une excellente nouvelle c’est que ses albums sont disponibles sur Bandcamp, qui reste une façon efficace de soutenir les artistes et (…)
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)