lundi 30 mai 2022, par
L’exotisme est une notion relative. Ce qui l’est pour nous ne l’est pas pour tous. Et puis après un moment, une destination exotique devient familière. Les références extérieures s’estompent donc avec ce quatrième album dont on vous parle. Exit donc les rapprochements avec Gainsbourg, les points de comparaison sont maintenant à aller chercher au sein de sa propre discographie. Parce qu’album après album, c’est un univers qu’Olivier Savaresse a développé.
La sensation de voyage est toujours là et cette échappatoire avait aidé lors du premier confinement (Acapas avait beaucoup tourné ici) nous arrive alors que la liberté revient dans notre quotidien. On peut donc parler de cycle, pour lui comme pour nous. Parce que ce confinement se retrouve évoqué à plusieurs endroits (On Dansera, le blues acoustique de Lockdown).
Sur cet album, c’est le côté lancinant qui frappe, qui séduit d’emblée et sur la longueur, apportant une vraie profondeur. De la répétition intense de Megalopole au lancinant riff de Ne T’En Fais Pas, il ne nous lâche pas. Si l’intro de Si Besoin D’Ecrire Des Vers renvoie à celui de Ceremony, le morceau lui-même s’approche plus sensiblement d’un songwriting classique et c’est franchement réussi.
Il y avait les monologues parfois délirants de La Galaxie Du Chien Qui Fume et les récits d’aventure à la première personne d’Acapas. Il y a moins de ces surgissements ici, compensés largement par des mélodies plus présentes et prenantes, plus de mélancolie encore (L’Oiseau Bleu) et une densité en mélodies supérieures. Ce qui nous vaut des moments de vrai bonheur musical (Tout Passe), pouvant combiner un gimmick entêtant et une liberté totale (Les Amours Transitoires). Olivier Savaresse est notre voyageur préféré. Loin du bourlingueur un peu mytho à la Lavilliers, il arrive à concilier un esprit de découverte et de proximité à la fois.
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
Cette Fresque a même droit à un premier (…)
Dans les tests automobiles, tous les articles sortent en même temps et décrivent la même prise en main du véhicule conduit en même temps par une horde de journalistes invités. Mais les impressions les plus pertinentes viennent souvent des essais longue durée disponibles plus tard. Souvent pris par la vitesse des sorties, on essaie de compiler un avis pour coller à l’actualité, on prend (…)
On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
L’entame de Beckett tend plus vers un krautrock indolent (…)
Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)