mardi 22 août 2006, par

Brisa Roché, c’est avant tout une voix. Mutine, immédiatement familière, qui séduit tout de suite par sa détermination et sa douceur. Pour un premier album, il faut en effet convenir que l’aplomb est là. Du blues sans pathos ni ornement superflu (At the shore). Elle pourrait faire penser pour les plus anciens d’entre nous à la voix de la chanteuse de Ruby.
Musicalement, on est dans des eaux d’un rock blues alternatif et léger. Mais pas furieux ni âpre. Parfois relevé d’un cuivre discret (Now that it’s long over qui décolle véritablement), voire un violon qui souligne une petite douceur (Dans le vert de ses yeux). Car la variété est aussi au rendez-vous, balançant de ce que ferait Shivaree (souvent proche mais je préfère Brisa de loin) s’ils se lâchaient en ayant trop bu à un garage sixties pré-punk (Helmet). Les chansons sont rendues attachantes par le don mélodique de cette Roché.
Si l’album est plutôt long (21 titres), il respire grâce à ses intermèdes mais souffre aussi de certains morceaux trop semblables. Notons finalement que quand elle s’exprime en français, c’est plutôt réussi puisque la sensualité qui émane d’elle n’est pas courante dans notre langue. Je confie donc à votre attention cette petite friandise plus vénéneuse qu’il n’y paraît. (M.)
Critique dialectique (le retour)
Ce texte fait suite (et probablement fin) à un précédent dialogue imaginaire paru il y a un an. – Tiens, salut. Ça fait longtemps, dis donc.
– Bof, pas tellement. C’était l’année passée, tu te souviens ? On avait discuté du cas Best Coast, je crois.
– Pfiouuuu... un an seulement ? J’ai l’impression que ça fait une éternité, moi, qu’on s’emballait pour (…)
Au Feu !
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Tonique
On nous bassine souvent avec les propriétés stupéfiantes des diverses boissons énergétiques inondant le marché, héritières légitimes des potions et autres élixirs que les charlatans ambulants, depuis leur roulotte convertie en podium, vendaient par caisses entières dans le vieux far west. Les bonimenteurs d’aujourd’hui, à grands renforts de promotions télévisées, voudraient à leur (…)
Mission from God
Formé en 1999 et originaire de Brighton, The eighties Matchbox B-Line Disaster pratique un style qualifié de psychobilly, une sorte de heavy rockabilly d’allumé total. Après deux LP sortis en 2002 et 2004 (l’excellent “Horse of the dog” et le magnifique “The royal society”), le groupe mené par le chanteur Guy Mcknight perd sa maison de disque et reste dans un silence total (…)
On a toujours apprécié les EP complémentaires, en tous cas bien plus que les rééditions augmentées sensées nous faire passer deux fois à la caisse avec du matériel connu. Les 29 minutes de ce Kid’s Table se profilent donc comme le prolongement idéal du Five Dice, All Threes de l’an passé.
Assez logiquement, il pratique la même veine riche et ample qui nous avait plus. A cet égard, la plage (…)
Sur le nom d’Elie Zoé n’a pas encore figuré sur ce site (à l’exception de trois brèves), on peut tout de suite le raccrocher à l’équipe de Coilguns. C’est en effet avec son collaborateur de toujours Louis Jucker qu’il a constitué un studio d’enregistrement pour ce nouvel album et le batteur Luc Hess est également de la partie. Constitué de récupération et situé chez Humus Records, cet (…)
Si les évolutions du style de Marissa Nadler se sont faites par petites touches, elles ont été manifestes au long des dix albums (tous critiqués par nos soins depuis le premier) et continuent. Mais le chemin n’est pas linéaire non plus, cet album ne se plaçant pas dans la lignée directe de son prédécesseur (The Path of The Clouds) tout en ne revenant pas non plus à ce qui a précédé.
Après (…)
Les énervés suisses de Coilguns sont décidément déconcertants. Outre les albums de leur groupe de base qui a pu nous réjouir, ils ont en sus de passionnantes carrières parallèles qui s’éloignent de l’épicentre dans des directions différentes. Encore plus radicales avec Trounce, expérimentale mais plutôt pop avec Louis Jucker, presque folk avec Elie Zoé (on en reparle à la rentrée) et (…)