lundi 6 février 2023, par
Il ne faudra pas beaucoup de temps pour renouer avec Ladytron, quelques secondes ont suffi pour que cette voix et son écho qui maintient un peu de mystère reviennent avec leur charriot de souvenirs (c’est comme un charriot de desserts mais plus nostalgique).
C’est leur ADN, leur marque de fabrique depuis qu’ils ont émergé avec l’electroclash. On ne s’étonnera donc pas de retrouver des sons plus vintage sur un Faces catchy à souhait. Une des autres caractéristiques de la formation de Liverpool reste la capacité de profiter de leur style pour planter des morceaux exceptionnels. Tomorrow Is Another Day était exemplaire à cet égard. Faces s’en approche et est une bonne raison de revenir sur cet album.
Ils peuvent donc ralentir le tempo sur Misery Remember Me sans que ça ne porte à conséquence, grâce à un sens mélodique affuté et une belle densité sonore qui profite aussi Time’s Arrow. Mais ce n’est pas une certitude non plus, le ralentissement réussit moins bien à Sargasso Sea ou California. Ils doivent donc déployer des sons plus rudes ou plus flashy pour faire surnager Flight From Angkor ou The Night. Le plus saignant est placé d’entrée, sachez-le tout de même, on peut même parler de franc decrescendo.
On n’a pas eu à attendre trop longtemps pour retrouver le groupe et c’est une bonne chose, surtout qu’il ne manque rien de ce qui nous a poussés vers eux il y a 20 ans déjà. Comme souvent, certains morceaux incarnent bien mieux que d’autre leur style mais leur savoir-faire résiste aux ans.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de Marie Davidson en tant que moitié du duo darkwave Essaie Pas qui nous plait beaucoup ici. Ceci est son premier album sur Ninja Tune, son quatrième en tout et s’il pourra plaire sans souci aux amateurs de la formation de base, il a suffisamment de spécificité pour s’imposer de lui-même.
Comme pour Essaie Pas, on est un peu dans la queue de comète (…)
Au plus que, au mieux que
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