mercredi 8 février 2023, par
D’emblée hantée, la musique de la Canadienne (de Toronto) Clara Engel est taillée pour la fascination. Et on le sait, ce n’est pas un sentiment facile à définir ou tracer. Si vous préférez une description piste-par-piste qui n’en déflore pas le mystère, elle s’en charge elle-même.
Cet album réclame peut-être un peu d’investissement, ou en tous cas un contexte propice. Si c’est une possibilité, ce serait dommage de la cantonner à la musique d’ambiance. On y entend pourtant des ombres de voix avant qu’elle ne prenne les avant-postes. Il s’agit d’une mise en musique d’un poème de Yeats, The Stolen Child.
Il ne faut pas tourner autour du pot, c’est beau, indéniablement. Lent, hanté, lancinant. Quand on retrouve des bribes de violoncelle sur Dead Tree March ou Murmuration, on écoute des morceaux un peu répétitifs, modulé par l’humanité indéniable de la voix de Clara, dégageant une lenteur recueillie (High Alien Priest). Souvent d’ailleurs les instruments n’en sont pas (percussions sur des boîtes à cigare, ce genre) mais c’est l’évocation qui est privilégiée. Ce qui n’empêche pas une belle tenue mélodique (Golden Egg, High Alien Priest), voire une petite pulsation sur Magic Beans.
Le résultat est un peu austère sans doute, très instrumental mais c’est aussi un de ses charmes. On peut penser aussi aux ambiances dégagées par les premiers albums de Lisa Germano mais où l’ironie aurait fait place à la contemplation.
J’espère qu’il y a dans votre existence des moments où ce genre de beauté peut percoler. Loin des plaisirs immédiats, cet album de Clara Engel est long en bouche, pousse à faire un petit pas de côté pour se frotter au monde qui nous entoure.
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