lundi 6 mars 2023, par
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête pendant que la clarinette prend ses aises. C’est post-punk peut-être dans la sècheresse occasionnelle et l’aspect anguleux mais le style est plus large que ça.
Surtout quand on se frotte à des morceaux plus atmosphériques comme A Glowing Whale, où la clarinette prend la tangente sur un fond dense et envoûtant. La solidité de l’ensemble est dingue en général, avec un esprit de bastringue déviant pour garder un peu de mystère et de danger. Il y a de la puissance sans énervement sur Sturm qui pratique une langue allemande qui convient forcément bien. Quant à l’envoûtante fin de Farewell Song, elle convoque les plaisirs du post-rock pour parachever ce délectable banger lent.
La tension qui s’installe et ne débouche pas toujours sur de la fureur. Même si State of Fear fait tout pour que cette pression s’échappe. Dans une lignée de formations qui mélangent dans un lourd chaudron des influences chaudes et froides, il faut avouer qu’on n’avait jamais vraiment entendu ça comme ça. Et ça décoiffe...
Le post-punk anglais avec morgue est un genre très particulier dans lequel les Londoniens de Squid s’étaient distingués. Il faut dire que ce substrat est utilisé dans tellement de contextes pour tellement de résultats, de Bloc Party à Black Country New Road en passant par Art Brut qu’on peut le décliner de bien des façons.
Et Squid balaie à lui seul une belle partie du spectre, allant même tutoyer la (...)
On va être tout à fait honnêtes, on n’avait jamais entendu parler du Bruxellois Rodolphe Coster malgré un parcours visiblement déjà fourni, avec un gros pied dans la musique de danse contemporaine. Mais ce n’est pas le plus important, on a copieusement apprécié cet album immédiatement familier.
New York est ici un endroit d’enregistrement ici mais aussi un style, avec une forte dose de post-punk (...)
Quand on avait entendu Maggie Débloque, on n’avait pas tout de suite succombé. Peut-être que l’idée de s’en prendre (justement) à une ministre démise depuis des lustres ne semble pas l’idée de l’année. Surtout parce que la musique à haute dose d’énergie et de complexité attend son moment. Il est arrivé plus tard, et il est arrivé, et l’album passe d’un coup d’un seul. Parce qu’une fois que l’envie est là, on (...)
Comme Animal Collective, A Place To Bury Strangers nous indique que la musique est la rencontre de morceaux et d’un son. Ces morceaux pourraient être traités de façon binaire et être du punk ou du post-punk de consommation courante mais leur traitement en fait autre chose. Alors que toutes les musiques très typées ont tendance à uniformiser leurs représentants, ils ont toujours eu cette propension à (...)
Même si tous les styles et mélanges potentiels coexistent actuellement, force est de constater que certains ont perdu de leur vigueur. Très présent en nos colonnes il y a plusieurs années, le post-rock s’est fait plus rare. Et pas à cause d’un revirement de nos goûts, c’est l’offre qui s’amenuise. L’effet positif sans doute, c’est que les sorties ont plus de chances de se singulariser. Comme par exemple (...)
Avis important pour les artistes : si vous comptez entamer un hiatus, arrangez-vous pour le faire après un bon album. C’est la bonne idée de la formation islandaise qui nous avait laissés en 2013 sur l’excellent Kveikur. Depuis, on savait le projet un cocon, notamment avec le départ de certains membres. Evidemment, on avait suivi les aventures solo du chanteur Jónsi Birgisson mais rien n’indiquait (...)
Même si c’est contre-intuitif parce que le post-rock est essentiellement instrumental, le style a souvent été engagé. Entre les revendications de Godpeed You ! Black Emperor et la protection de la Grande Barrière de Corail de Selfless Orchestra, les exemples abondent. Le collectif parisien Bravery in Battles est présent sur le combat environnemental comme en témoigne la copieuse musique du film The (...)
On a vérifié pour vous, le Luxembourg n’a pas d’accès à la mer. Pourtant, le collectif articulé autour de Claire Parsons évoque l’élément liquide. On pense à Selfless Orchestra qui mêlait post-rock et défense de la Grande Barrière de Corail. De post-rock il est aussi question ici, même si quand ils pratiquent le genre ils le mâtinent d’une pincée de big band. Ça donne Trash Tub, le genre de morceau plus (...)